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A l’assemblée générale de Carrefour, gros chahut et malaise social

La direction de Carrefour s’attendait à une assemblée générale annuelle mouvementée vendredi 24 mai à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). En effet, de nombreux sujets d’actualité et controversés pouvaient se cristalliser autour du groupe de distribution : conflit israélo-palestinien, militants anti-Jeux olympiques, mécontentement social autour de la gestion locative, etc. Les services de sécurité avaient également été musclés. Les dirigeants du groupe de distribution avaient raison.

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Le ton est donné devant l’entrée du bâtiment, où syndicalistes et militants de la cause palestinienne, cloisonnés au sein d’une même zone, agitent leurs banderoles au son du groupe Sidi Wacho et de sa chanson. Bordéliko. Pas de quoi toutefois perturber les petits porteurs comme Jean-Paul, 76 ans, venu de l’autre côté de Paris, pour comprendre pourquoi cette ligne de son plan d’épargne en actions est « toujours en dessous de son prix d’achat »même s’il sait « que la grande distribution est un secteur avec des marges très faibles ».

Dans la salle, où ont pris place plus de 150 militants CFDT et CGT, l’ambiance a également été animée tout au long des plus de deux heures de rassemblement. Tendu, mais sans violence, à mi-chemin entre un piquet de grève et un match de football. Sous des huées incessantes (« des voyous », « menteurs », « Nous sommes ici »…), Alexandre Bompard, PDG depuis sept ans, a rappelé aux actionnaires que 2023 avait été « une année charnière pour le groupe (…) dans un contexte économique absolument inédit depuis quarante ans en raison des niveaux d’inflation observés en Europe et en Amérique Latine », deux régions où Carrefour a renforcé ses activités par des acquisitions. Tout en un « environnement très compétitif ».

Une forme de licenciement déguisé

C’était aussi l’occasion pour lui d’insister sur le fait que la franchise constituait un « grand axe » de son plan stratégique, « un moyen d’expansion » grâce à quoi il a ouvert « 1 000 nouveaux magasins ces quatre dernières années en France » et s’est établi dans « trois nouveaux pays en 2023 ». Mais aussi « une solution pour les magasins en grande difficulté ». « En 2023, plus de la moitié de notre chiffre d’affaires en France a été réalisé grâce à la franchise »a souligné M. Bompard, haussant parfois la voix pour étouffer le vacarme, sans paraître gêné.

Les syndicalistes se sont exprimés sur ce sujet, dénonçant le mal-être social et financier des salariés. Pour la CFDT, l’externalisation de plus de 300 magasins et 23 000 salariés par la vente à des tiers, qu’ils soient franchisés ou locataires-gérants, est une forme de licenciement déguisé. Le syndicat a également poursuivi le distributeur en justice en mars pour « pratique abusive de gestion locative et de franchise ». Par coïncidence, une première audience de remise des documents a eu lieu le même jour, au tribunal d’Evry.

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Cammile Bussière

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