À cause de ce défaut chez leur patron, 75 % des femmes performantes sont bloquées dans leur carrière.
Ce comportement des patrons, beaucoup plus marqué envers les femmes que les hommes, nuit à l’évolution professionnelle des meilleurs salariés.
Dans le monde du travail, certaines inégalités entre les sexes persistent. En 2022, selon l’Insee, le revenu salarial moyen des femmes restait inférieur de 14,9 % à celui des hommes dans le secteur privé et pour les mêmes horaires de travail. Pour un même poste, l’écart salarial est plus faible : 4 %.
Cela s’explique notamment par une répartition sexuée des métiers, les femmes étant moins nombreuses que les hommes à accéder aux postes les mieux rémunérés. Une étude de l’observatoire SKEMA souligne que les femmes n’occupent que 6,25 % des 80 postes de PDG dans les entreprises du CAC 40. D’autres facteurs pourraient expliquer cette différence.
Un rapport de la société de logiciels de gestion Textio a étudié les évaluations de performance de plus de 23 000 employés dans plus de 250 organisations et a abouti à un résultat plutôt alarmant, qui pourrait en partie expliquer pourquoi les femmes sont moins susceptibles d’accéder à des postes de direction que les hommes. En se concentrant sur les femmes considérées comme les plus performantes, 76 % d’entre elles ont reçu des commentaires négatifs de la part de leurs patrons, contre seulement 2 % des hommes les plus performants. Elles sont plus susceptibles de recevoir des évaluations défavorables, plutôt que des commentaires encourageants ou constructifs.
De plus, ces commentaires ne concernent pas toujours le travail. 88% de ces travailleuses acharnées reçoivent des remarques sur leur personnalité, comme « leur amabilité, leur esprit de collaboration, leur aptitude à la difficulté et leur sympathie », contre seulement 12% de leurs homologues masculins. Le genre féminin serait alors jugé de manière plus critique et plus personnelle que le genre masculin.
Cette attitude nuit à la progression de carrière et au moral des femmes. Selon l’étude, près de 40 % des personnes les plus performantes qui reçoivent des commentaires inadéquats envisagent de démissionner. « Les personnes les plus performantes sont des personnes assez ambitieuses. Si vous leur donnez des commentaires qui ne sont pas précis, qui ne sont pas exploitables et que vous ne les promouvez pas, elles vont partir », a déclaré Kieran Snyder, cofondateur et analyste de données chez Textio. Fortune.
Pour pallier à ce problème, elle estime qu’il faudrait avoir plus de formation pour les managers, mais aussi consacrer plus de temps aux évaluations de performance pour les rendre plus cohérentes avec le travail effectué.
GrP1