Bruno Le Maire veut des panneaux solaires « made in France »
« Il faut maintenant accélérer, pour passer à 6 GW de capacité supplémentaire par an – soit le double de ce que nous faisons aujourd’hui. » La visite d’un parc photovoltaïque à Manosque semble avoir boosté le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui a lancé vendredi un « plan de bataille » pour soutenir la production de panneaux solaires fabriqués en Europe face à l’ultra-domination industrielle chinoise. .
La France produit aujourd’hui 19,3 GW de solaire, principalement dans trois régions : Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Rhône-Alpes. Or, dans sa feuille de route énergétique publiée fin novembre, le gouvernement prévoit d’atteindre 100 GW de production solaire en 2035. Et le rythme de progression est actuellement de l’ordre de 3 GW supplémentaires par an. Pour atteindre 6 GW, il faut donc doubler le rythme.
« Pacte solaire »
« Le sujet n’est pas de savoir si on veut ou non utiliser massivement le photovoltaïque. Le sujet est de savoir comment on va le faire, à quelle vitesse, avec quel secteur industriel », a lancé Bruno Le Maire, annonçant le lancement d’un « pacte solaire » avec les acteurs du système qui seront incités à acheter et produire du français. L’objectif est de « produire 40 % des panneaux photovoltaïques que nous utilisons en France d’ici 2030 ».
C’est la première fois que le ministre, pro-nucléaire avoué, fait un voyage sur le thème de l’énergie solaire, une énergie que les Français « aiment » et sont « prêts à accueillir » près de chez eux, a-t-il déclaré. dans un parallèle implicite avec l’opposition aux éoliennes terrestres.
Agrivoltaïsme et « Induscore »
Bercy souhaite encourager l’installation d’usines spécialisées dans telle ou telle partie du processus de fabrication des panneaux et s’apprête à lancer un « Induscore » sur le modèle du Nutriscore dans l’alimentaire, avec une note A, B, C, D ou E, correspondant au pourcentage de fabrication du panneau en Europe : A, si au moins 4 étapes sont réalisées dans l’espace économique européen, et E, s’il est importé d’un pays hors Europe.
Par ailleurs, un décret sur l’agrivoltaïsme, longuement négocié, pour encadrer et encourager l’installation de projets photovoltaïques sur les terres agricoles doit être publié ce week-end au Journal officiel.