longues attentes, interruptions, conditions de jeu difficiles… La pluie, ennemie numéro 1 des joueurs de tennis
Depuis le début de la quinzaine, dimanche, les matchs Porte d’Auteuil ont souvent été perturbés par les conditions météorologiques.
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« J’ai l’impression de jouer sous la pluie à chaque fois que je viens à Paris ». L’Australien Alex De Minaur, 11e mondial, dispute son huitième Roland-Garros d’affilée et connaît donc bien le microclimat qui plane sur la Porte d’Auteuil. A chaque édition, presque sans exception, le Grand Chelem parisien est perturbé par des cieux capricieux. La pluie, notamment, oblige les organisateurs à interrompre régulièrement, voire à reporter les réunions de plusieurs heures. Une situation qui se répercute forcément sur la préparation des premiers concernés : les joueurs.
Mardi 28 mai, hormis ceux des courts Philippe-Chatrier et Suzanne-Lenglen protégés par un toit, aucun match n’a pu démarrer avant 16 heures, alors qu’ils étaient initialement prévus à 11 heures. Une attente de plus de cinq heures qui a eu un fort impact sur la façon dont ils abordaient leurs matchs. Surtout lorsqu’ils sont déplacés au dernier moment d’un domaine à un autre. Une très mauvaise expérience notamment de Taylor Fritz, tête de série n°12 du tableau masculin. Programmé en deuxième rotation sur Simonne-Mathieu face à l’Argentin Federico Coria, il a finalement été programmé pour ouvrir le court n°9. Malgré sa victoire en quatre sets (2-6, 6-1, 6-2, 6-1), l’Américain affirme « ne pas avoir joué (son) meilleur niveau ».
« Le plus dur, c’est que le match a été déplacé, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Le match d’avant (De Minaur-Michelsen) avait commencé il y a 30 minutes (…) donc j’étais presque sûr que ça allait durer au moins deux heures. J’étais dans les vestiaires sur le canapé, j’attendais et regardais des vidéos. J’avais l’impression qu’il me restait au moins deux heures avant de devoir jouer… Et puis ils sont venus me dire qu’il me restait trente minutes avant de devoir y aller !
« C’est très difficile de se préparer mentalement pour être prêt en trente minutes. Habituellement, j’ai besoin d’une heure et trente minutes. »
Taylor Fritz, qualifié pour le deuxième tour de Roland-Garroslors d’une conférence de presse
Presque tous les joueurs présents en conférence de presse mardi ont évoqué cette surcharge mentale alors qu’ils anticipaient leur rencontre. « C’était une très longue journéeconcède Alex De Minaur, pourtant facile vainqueur (6-1, 6-0, 6-2) face à Alex Michelsen. Ça s’est arrêté, ça a recommencé. Mentalement, c’était difficile, mais en plus, avoir le froid et la pluie en plein visage n’était pas facile. Finalement, tout m’est revenu à l’esprit.
« C’est pareil pour tout le monde et ça faisait longtemps que ça ne s’était pas produit comme ça (…) c’est le tennis, c’est notre sport », a pour sa part rappelé la Française Kristina Mladenovic, descendue à la 212e place mondiale et bonne perdante après sa défaite (6-4, 6-4) face à la Croate Petra Martic (81e). « Je pense qu’en arrivant à Roland-Garros, on s’attend à au moins un jour de pluie, un jour un peu plus lourd. »Madison Keys (14e) a failli rire après son succès (6-3, 6-2) face à Renata Zarazua. Je pense que la plus grande difficulté, c’est quand on attend autant d’heures, et tout d’un coup c’est : ‘C’est parti, c’est parti, c’est parti !‘« .
Et que dire de l’état des terrains après des heures de pluie continue, sur une surface de base plus lente que le dur australien et new-yorkais, ou le gazon londonien.« Le ballon était vraiment mouillé, il était plus lourd. C’est tellement plus difficile à jouer. a confié la Belge Elise Mertens, assurant qu’elle avait vécu « les pires conditions de jeu de sa carrière ». « Le premier point (du tie-break) a été le pire. Je n’ai pas vraiment vu le ballon. » « Il faut prendre du recul (…) ça ne sert à rien de se plaindre, préfère relativiser Alex De Minaur. Ce sont de petites choses, il faut se battre pour elles et de toute façon, on ne peut rien faire contre la météo. » Car sous la pluie ou avec le soleil au zénith, seule la victoire compte finalement. Encore plus dans un tournoi du Grand Chelem.