ÉNERGIE. La centrale nucléaire de Cattenom à l’arrêt, « nous produisons plus d’électricité que nous n’en consommons »
La centrale nucléaire française de Cattenom en Moselle est arrêtée pour une durée de cent jours. C’est le réacteur numéro 1 qui sera déconnecté samedi 4 mai à la demande d’Electricité de France.
La baisse de la consommation électrique en France contraint EDF à demander à la centrale nucléaire de Cattenom en Moselle d’arrêter son réacteur numéro 1 pour une durée d’au moins cent jours, « nous produisons plus d’électricité que nous n’en consommons ». La déconnexion est prévue pour le week-end prochain, « une situation sans précédent ».
Jérôme Le-Saint, le directeur de la centrale de Cattenom, confirme à France 3 Lorraine jeudi 2 mai 2024 que «il n’y a aucune panne, aucun défaut et aucune opération de maintenance. EDF nous demande de mettre les réacteurs en pause afin d’économiser du combustible en attendant les prochains rechargements. C’est une question de timing. »
En France, il n’y a pas que Cattenom qui est dans cette situation. Le central Tricastindans la basse vallée du Rhône, et Dampierre-en-Burly dans le département du Loiret, sont dans le même cas. « Les éoliennes et les panneaux photovoltaïques fonctionnant à pleine capacité peuvent aussi expliquer cette baisse de consommation. Nous avons eu un printemps doux. Par exemple en avril. Nous avons une consommation 20% inférieure à la moyenne des cinq dernières années. C’est une question de timing. ».
Il n’y a aucune panne, aucun défaut et aucune opération de maintenance. C’est vrai que la situation est assez atypique.
Jérôme Le-Saint, directeur de Cattenom
En avril déjà, le réacteur numéro 3 de la centrale avait été déconnecté du réseau électrique. « Pour la tranche 1, nous décalons l’arrêt des chargements à mars 2025. Il faut économiser du carburant. Nous avons cent jours pour le conserver jusqu’à l’hiver prochain. »ajoute Jérôme Le-Saint. « C’est vrai que la situation est assez atypique », il admet. Puis il ajoute : « Pour nous, l’arrêt est synonyme de surcroît d’activité ».
Durant toute cette période il n’y aura pas d’activité partielle de longue durée. « La production est gérée au niveau national et nous ne sommes absolument pas inquiets. Il n’y aura pas de chômage partiel. » précise un membre du CSE. «Nous répondons à la demande.» Pas d’inquiétude ni d’incertitude de la part des salariés et des syndicats.
Pendant deux ans, en 2022 et 2023, le réacteur 1 de la centrale nucléaire a été arrêté pour contrôle. Il a dû subir des réparations en raison d’éventuels défauts de soudure attribués au phénomène de corrosion sous contrainte.