Ce que risque Gérard Depardieu, jugé en octobre prochain pour agression sexuelle
Déjà inculpé de viol, l’acteur est accusé d’attouchements qui auraient eu lieu sur le tournage d’un film en 2021.
Une existence de théâtre et de cinéma qui se transforme en feuilleton légal. Après avoir été placé en garde à vue ce lundi 29 avril 2024, Gérard Depardieu sera jugé devant le tribunal correctionnel en octobre prochain « pour des agressions sexuelles susceptibles d’avoir été commises en septembre 2021 au détriment de deux victimes, sur le tournage du film Les volets verts», a indiqué le parquet de Paris. Des accusations qui pourraient mener au célèbre acteur, déjà inculpé pour viol et lui aussi récemment mis en cause dans l’émission. Complément d’enquêtederrière les barreaux.
Deux femmes accusent l’acteur d’attouchements sur le tournage de ce film de Jean Becker. L’identité du premier n’a pas été rendue publique, mais il s’agirait d’un assistant réalisateur. L’autre plaignant est un décorateur de 53 ans qui a porté plainte pour « agression sexuelle », « harcèlement sexuel » Et « outrages sexistes ». Elle affirme que Depardieu l’a coincée dans un couloir avant de la tapoter tout en lui tenant des propos graves. Les faits remontent à septembre 2021 et se seraient déroulés dans un hôtel particulier à Paris.
Quelle peine le célèbre acteur pourrait-il recevoir ? L’article 222-27 du Code pénal dispose que : « agression sexuelle autre que le viol » sont passibles d’une peine maximale de « cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende ». L’article suivant précise qu’en cas de circonstances aggravantes, cette peine maximale peut être portée à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. Par exemple, lorsque l’agression est commise « par un ascendant ou par toute autre personne ayant une autorité légale ou de fait sur la victime » Ou « par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions ».
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Classements sans action du fait de la prescription
A noter qu’une troisième plainte a été déposée en février dernier, toujours de la part d’une assistante de tournage pour des faits d’agressions sexuelles remontant à 2014. La plaignante, alors âgée de 24 ans, déclare avoir également été victime d’attouchements et commente «indécent » de Depardieu sur le tournage de Le magicien et le siamois, un court métrage de Jean-Pierre Mocky. Toutefois, la victime d’une agression sexuelle peut porter plainte dans un délai de six ans, à l’issue desquels les faits sont prescrits et ne peuvent donc faire l’objet d’un jugement ou d’une condamnation. Gérard Depardieu n’aura donc pas à répondre de ces accusations en octobre.
Le septuagénaire a encore d’autres problèmes juridiques. Au total, une vingtaine de femmes ont témoigné contre lui, la plupart dans la presse, quelques-unes devant le tribunal. Tout a commencé en août 2018, lorsqu’une jeune actrice, Charlotte Arnould, porte plainte, affirmant avoir été violée à deux reprises les 7 et 13 août par l’acteur, dans son hôtel particulier parisien.
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Vers un procès pour viol ?
En décembre 2020, Depardieu est mis en examen. Les investigations sont terminées depuis le 17 avril et le parquet doit désormais prendre ses réquisitions. Il appartiendra ensuite au juge d’instruction d’ordonner ou non un procès. S’il y a procès, Gérard Depardieu risque gros. En France, le viol est puni d’une peine maximale de 15 ans de prison, indique l’article 222-23 du Code pénal. Ce plafond peut être porté à 20 ans en cas de circonstances aggravantes.
Pour le reste, toutes les plaintes déposées contre lui étaient closes pour prescription. Celui de l’actrice Hélène Darras, toujours pour des faits d’agression sexuelle commis sur le tournage du film Disco en 2007. Mais aussi celui de la journaliste et écrivain Ruth Baza, qui accuse Depardieu de l’avoir violée en 1995.
Contacté par Le Figaroni les avocats de l’acteur Msont Christian Saint-Palais et Béatrice Geissmann Achille, ni celui de l’un des plaignants du procès d’octobre, Me Carine Durrieu-Diebolt, n’a souhaité nous livrer aucun détail. Dans une lettre ouverte publiée en octobre dernier dans nos colonnes, Gérard Depardieu s’est défendu des accusations de Charlotte Arnould en ces termes. « Jamais, jamais je n’ai abusé d’une femme« , il a écrit. « Au tribunal médiatique, au lynchage qui m’a été réservé, je n’ai que ma parole à opposer. »