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quels sont les effets de ces sachets de nicotine sur la santé ?

Le ministre de la Santé a annoncé mardi l’interdiction des pochettes, ces sachets de nicotine consommés dès le collège. Cela peut rendre les jeunes accros à la nicotine, prévient un tabacologue.

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Les pochettes sont vendues en France au prix de 5 euros pour un lot de 20 sachets (illustration). (ROBERT MICHAEL / DPA)

Les « Pouches », ces petits sachets de nicotine à placer contre la gencive et que les jeunes consomment de plus en plus, seront interdits à la vente dans les prochaines semaines. La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, l’a annoncé en Le Parisien Mardi 29 octobre.

La raison : ces « pochettes », sachets de nicotine jetables aux goûts variés, parfois utilisés comme moyen d’arrêter de fumer, sont devenus la dernière tendance chez les jeunes, voire les très jeunes. A la fin des cours, des adolescents, parfois issus du collège, échangent ces sachets très bon marché, pour un montant moyen de 5 euros le paquet de 20.

« Le gouvernement a décidé d’interdire ces produits, qu’il s’agisse de sachets contenant de la nicotine à mettre dans la bouche, contre la gencive ou sous la langue, mais aussi de produits similaires, tout aussi problématiques, sous forme de gommes ou de billes »annonce le ministre de la Santé. « Les centres antipoison reçoivent de plus en plus d’appels d’adolescents pour des syndromes nicotiniques aigus, parfois sévères, liés à la consommation de « sachets ».« , précise Geneviève Darrieussecq pour justifier cette décision.

Des chiffres relevés par l’Anses fin 2023, qui précisait alors que «Ces sachets en tissu perméable ne contiennent pas de tabac, mais des fibres polymères imprégnées de nicotine. Ces produits ne sont actuellement soumis à aucune réglementation spécifique en France ou en Europe. De par leur présentation, ils peuvent être confondus avec le Snus, le tabac sous forme de sachets à usage oral interdit partout en Europe, sauf en Suède« .

« On a un phénomène de mode de nouveaux produits nicotinés qui visent à rendre les jeunes accros à la nicotine, une substance qui n’a aucun intérêt »note de son côté le professeur Bertrand Dautzenberg, tabacologue à l’Institut Arthur Vernes à Paris. Et sans l’interdiction, cette nouvelle mode pourrait vite prendre de l’ampleur, car, « aux Etats-Unis, le ‘pochette’ dépasse la cigarette électronique dans certains Etats »il a remarqué.

Mais l’addiction semble moins forte avec ces « pochettes » qu’avec les cigarettes, selon l’ancien pneumologue de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. « Les cigarettes sont des gifles à la nicotine »lorsque d’autres produits, comme les substituts nicotiniques, ressemblent davantage à « la nicotine caresse le cerveau ». D’autre part, « en cas d’ingestion directe, il peut y avoir un effet beaucoup plus direct de la nicotine »avec vomissements, prévient Bertrand Dautzenberg.

C’est aussi le danger pointé par le ministre de la Santé : Geneviève Darrieussecq évoque des cas de «convulsions, hypotension ou encore troubles de la conscience » causé par un taux de nicotine trop élevé.

Dans son communiqué de novembre 2023, l’Anses a fait état d’intoxications de personnes âgées de 12 à 17 ans, dont certaines ont été directement signalées par le personnel scolaire. L’agence de santé a également mis en garde contre le fait que « le nombre de cas est probablement sous-estimé« et que la publicité de ces produits restait »important sur les réseaux sociaux destinés aux jeunes consommateurs« .

Cammile Bussière

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