Le prix Nobel de littérature décerné à l’auteur sud-coréen Han Kang

L’auteur de 53 ans est le 18e écrivain à recevoir le prix Nobel de littérature.

Le prix Nobel de littérature 2024 est décerné jeudi 10 octobre à l’auteur sud-coréen Han Kang, qui écrit des poèmes et des romans en coréen. Cette femme de 53 ans est récompensée « pour sa prose poétique intense qui affronte le traumatisme historique et expose la fragilité de la vie humaine », précise le comité sur X.

L’œuvre de Han Kang « se caractérise par cette double exposition de la douleur, une correspondance entre tourments mentaux et physiques en lien étroit avec la pensée orientale »ajoute-t-il sur le même réseau.

« Merci! Merci! Merci! », a réagi à X, l’écrivain qui a décerné à la Corée du Sud son premier prix Nobel de littérature. Han Kang est également la première femme asiatique à remporter ce prestigieux prix et la deuxième lauréate sud-coréenne du prix Nobel après l’ancien président Kim Dae-jung, prix Nobel de la paix en 2000, note l’agence de presse. Yonhap sud-coréen. Après la Française Annie Ernaux en 2022, elle devient la 18e écrivaine lauréate du prix Nobel.

« Il s’agit d’une réalisation monumentale dans l’histoire de la littérature coréenne »a écrit au président sud-coréen Yoon Suk-yeol pour féliciter son illustre compatriote, rapporte l’agence Yonhap. « Vous avez transformé les douloureuses blessures de notre histoire moderne en une grande œuvre littéraire », il a continué.

Han Kang est né le 27 novembre 1970 à Ville de Gwangju. Elle a ensuite déménagé à Séoul, la capitale sud-coréenne, à l’âge de 9 ans avec sa famille, a indiqué le comité. « Elle est issue d’un milieu littéraire, son père étant un romancier renommé. » Outre l’écriture, « elle se consacre également à l’art et à la musique, ce qui se reflète dans toute sa production littéraire. »

Le romancier a commencé à écrire en 1993 en publiant des poèmes. Elle passe à la prose, deux ans plus tard, avec un recueil de nouvelles. C’est avec Le végétarienpublié en 2007 et traduit en anglais en 2015, qui lui permet de se faire connaître sur la scène internationale. Le roman a remporté l’International Booker Prize en 2016. En trois parties, il dépeint les violentes répercussions qu’aura sur elle sa décision de ne plus se soumettre à l’héroïne du récit. normes alimentaires. Le livre a été adapté en film en 2009.

En 2023, Han Kang remporte le Prix Médicis étrangers pour son roman Des adieux impossiblestraduit par Kyungran Choi et Pierre Bisiou. Un prix partagé avec Lidia Jorge, auteur de Miséricorde. Le roman, publié en 2021 dans son pays, a été publié en août 2023 aux éditions Grasset. Il revient sur le massacre subi par les civils sur l’île coréenne de Jeju en 1948.

Pour Anders Olsson, le président du Comité Nobel, l’écrivain sud-coréen « a une conscience unique des liens entre le corps et l’âme, les vivants et les morts, et, par son style poétique et expérimental, elle est devenue une innovatrice dans le domaine de la prose contemporaine. »

Han Kang a été présenté sur un « liste noire » de près de 10 000 personnalités du monde de la culture en Corée du Sud accusées d’avoir critiqué la présidente Park Geun-hye, au pouvoir entre 2013 et 2017. Plusieurs proches du pouvoir ont été accusés d’avoir voulu priver ces artistes de toute aide publique et de toute aide privée. financement, ainsi que de les avoir placés sous surveillance.

En plus Des adieux impossibles, plusieurs de ses romans ont été traduits en français, comme Pars, le vent se lève (2014), Celui qui revient (2016) ou encore Cours de grec. « Nous sommes vraiment très, très heureux pour elle, pour la littérature coréenne et pour son travail »a réagi jeudi sur franceinfo la maison d’édition Grasset qui édite les livres de Han Kang.

La lauréate est attendue le 10 décembre, jour anniversaire de la mort d’Alfred Nobel, au Stockholm Concert Hall, dans la capitale suédoise, pour recevoir son prestigieux prix.