Fausses identités, arnaques en série : qui est Christelle Doisy, la « mante religieuse » dont le procès se déroule à Amiens ?
Christelle Doisy comparaîtra jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel d’Amiens (Somme).
La femme surnommée la « mante religieuse » est soupçonnée d’avoir escroqué une cinquantaine de personnes.
Avant de disparaître et de réapparaître ailleurs en France sous une autre identité.
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Le journal de 20h
On la surnommait la « mante religieuse » car elle dévorait les hommes qui avaient le malheur de tomber sous son charme, sans rien laisser derrière elle. Le procès de Christelle Doisy se déroule ce jeudi 12 et vendredi 13 septembre devant le tribunal correctionnel d’Amiens (Somme). L’un de ses ex-maris et victime présumée, Bruno Lheureux, se souvient encore de ce soir de 2017 où il est rentré du travail et a trouvé sa maison complètement vide. Et une lettre d’huissier dans sa boîte aux lettres. « Les meubles, les papiers, les téléviseurs que je venais d’acheter pour les enfants… Elle a tout pris, comme un déménagement. Du coup, je me suis retrouvée sans abri. »Il a témoigné sur TF1, dans le reportage de 20h diffusé ce mercredi 11 septembre, à retrouver dans la vidéo en tête de cet article. Il l’avait épousée deux ans plus tôt.
Crédits à la consommation, prestations sociales indûment perçues, loyers impayés… Comme tant d’autres, Bruno, après avoir vu son salaire détourné pendant plusieurs mois, s’est retrouvé criblé de dettes, en l’occurrence à hauteur de 40 000 euros. Evadée de prison en 2009, Christelle Doisy aurait ensuite escroqué une cinquantaine d’individus, avant de disparaître et de réapparaître ailleurs en France sous une autre identité. Son mode opératoire. « Elle ne m’a jamais aimé, ce n’est pas possible de toute façon. C’est une personne qui était là pour blesser les gens, c’est tout. »conclut l’ex-mari, qu’elle avait également soigneusement sélectionné parmi ses prises sur les sites de rencontres.
De 2010 à 2023, la « mante religieuse » a semé mensonges et chèques sans provision dans toute la France, enchaînant les petits dégâts qui, dans un premier temps, n’ont pas éveillé les soupçons de la justice. Jusqu’à ce qu’elle reproduise ce mode de vie avec sa famille, après son mariage avec Frédéric Descours et la naissance de leurs deux enfants. Un propriétaire, qui leur avait loué son logement, confiait à « Sept à Huit » fin novembre 2023 : « Il manquait beaucoup de choses. Elle a volé l’imprimante, tous les vêtements de ma femme… Elle a même volé son diplôme ! »
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Quel a été le rôle de Frédéric Descours ? Il affirme avoir été drogué, volé et mêlé à une série de mensonges insensés, sa femme justifiant ensuite chaque geste par le fait que des tueurs à gages étaient à ses trousses… Mais une jeune femme, témoin des escroqueries du couple, contredit cette version des faits. « Il oublie qu’il y a dans ce cas ce personnage central, qui était jeune fille au pair et qui s’occupait de leurs enfants. Elle a donc travaillé avec eux pendant de longs mois. Surtout, elle n’a aucun parti pris envers Mme Doisy, puisqu’elle l’accable, mais elle accable tout autant M. Descours. »prend soin de glisser, au micro de TF1, Me Paul-Henri Delarue, l’avocat de la « mante religieuse ».
Elle a finalement été arrêtée en novembre 2023 en Grèce avec ses enfants qu’elle venait d’enlever dans un véhicule volé après leur placement aux Services de protection de l’enfance (ASE). La spécialiste des fraudes multi-récidiviste, qui a toujours refusé d’assumer seule la responsabilité de ses vols, a-t-elle agi tout ce temps par pure cupidité ou était-elle piégée dans une voie de fuite ? Souffrait-elle d’une « pathologie » Comment justifier son comportement, comme le prétend son avocat ? Le procès parviendra-t-il à répondre à ces questions ? Rien n’est moins sûr : Christelle Doisy affirme désormais avoir subi, en prison, un traumatisme crânien qui l’aurait laissée partiellement amnésique.