Peine de prison avec sursis et amendes requises contre l’ex-leader PS Cambadélis
Jean-Christophe Cambadélis est poursuivi pour avoir utilisé à des fins personnelles 114 057 euros de dépenses de son mandat parlementaire.
Huit mois de prison avec sursis et 60 000 euros d’amende ont été requis lundi à Paris contre l’ancien patron du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis, poursuivi pour avoir utilisé à des fins personnelles 114 057 euros de dépenses de son mandat parlementaire. Devant le tribunal correctionnel, qui rendra son jugement le 4 septembre, le Parquet national financier (PNF) a également requis cinq ans d’inéligibilité à l’encontre de l’ancien député de Paris, 72 ans. Celui-ci ne l’est pas de toute façon « candidat pour rien »comme le relève son avocat Me Jean-Etienne Giamarchi.
Jean-Christophe Cambadélis, qui fut parlementaire de 1988 à 1993 puis de 1997 à 2017, était accusé d’abus de son indemnité représentative de frais de fonction (IRFM) lors de ses deux dernières années au Palais Bourbon. Ses dépenses, ainsi que celles d’autres élus, ont été pointées du doigt fin 2018 par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HAPTV), née après le scandale Cahuzac.
« Ne supportez pas un mode de vie réduit »
Le député socialiste avait ainsi utilisé son IRFM pour régler sa cotisation à son parti ou pour régler une partie de ses dépenses de campagne en 2017 – ce qui était pourtant expressément interdit par les règles en vigueur à l’Assemblée depuis mars 2015. Il avait aussi régulièrement utilisé l’IRFM enveloppe pour payer ses dépenses personnelles, comme son loyer, ses factures d’énergie, ses impôts, ou encore un voyage à Prague avec sa famille.
Son objectif était de « faire face à ses dépenses, ne pas s’accommoder d’un style de vie réduit »a souligné devant le tribunal correctionnel le représentant du PNF Hedy Djilali, fustigeant un « atteinte à l’ordre public » OMS « porte atteinte à la confiance des citoyens » dans les établissements. A la barre, Jean-Christophe Cambadélis a au contraire affirmé qu’il n’avait pas « non enrichi »et que comme d’autres élus, il a longtemps considéré l’IRFM comme un « rémunération complémentaire ».