80e anniversaire du Débarquement : Emmanuel Macron, l’opportuniste des commémorations ?
Plumelec, Saint-Lô et Caen, mercredi, Ver-sur-Mer, Colleville-sur-Mer et Omaha Beach, jeudi, en plus de sa prise de parole prévue ce jeudi soir sur TF1 et France 2, Bayeux et Cherbourg, vendredi, etc. Emmanuel Macron se multiplie, du Morbihan au Calvados en passant par la Manche, dans le cadre des quatre-vingts ans du débarquement en Normandie.
Les commémorations débutent en Bretagne par un hommage au maquis de Saint-Marcel et aux premiers parachutistes de la France Libre envoyés en France dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Dans l’après-midi, le chef de l’Etat rend hommage à Saint-Lôn à les 600 victimes civiles des bombardements alliés, avant les grandes commémorations du 6 juin sur les plages du Calvados.
Une omniprésence présidentielle légitime, dans le cadre des célébrations. Mais à quelques jours des élections européennes, Emmanuel Macron ne cherche-t-il pas aussi à faire passer des messages politiques à travers ses discours ?
A la télévision, Emmanuel Macron va piétiner le devoir de réserve
« Je sais que notre pays est fort de sa jeunesse audacieuse et vaillante, prête au même esprit de sacrifice que ses aînés », dit-il à Plumelec. Comme une allusion à l’envoi de troupes en Ukraine, un enjeu au cœur de la campagne européenne, et une position également défendue par Raphaël Glucksmann. La tête de liste PS-Place publique est, selon les sondages, le principal adversaire de Valérie Hayer pour la deuxième place, loin derrière Jordan Bardella (RN). L’extrême droite reste également présente dans les esprits lors des commémorations de l’offensive contre le nazisme. « Soyons à la hauteur de notre héritage de bravoure. C’est l’héritage de la Résistance bretonne et française, et de nos libérateurs », a conclu le président de la République, mercredi midi, en Bretagne.
Cette séquence mémorielle d’Emmanuel Macron sera interrompue ce jeudi soir par une intervention, beaucoup moins légitime cette fois, à 20 heures sur TF1 et France 2. Il faudrait évoquer le Débarquement, mais aussi la situation en Ukraine et à Gaza, ou encore les enjeux. des élections européennes. Une auto-invitation qui pose un sérieux problème démocratique, à trois jours du scrutin.
L’opposition a pointé du doigt cette violation du délai de réserve auquel il est censé se soumettre. « Personne n’est dupe » dénonce Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Son parti, comme la FI et LR, ont contacté l’Arcom lundi pour que le temps de parole du chef de l’Etat soit décompté de celui de Valérie Hayer.