« C’est un sujet prioritaire, une situation très préoccupante ! Nous sommes dans un contexte de basculement dangereux. » Benjamin Morel, le directeur général sortant de LFP Médias, la société commerciale de la Ligue de football professionnel, n’a pas mâché ses mots en s’exprimant ce jeudi matin à l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), lors d’une présentation sur la lutte contre le piratage. de contenus sportifs.
Plus que des mots, le dirigeant de la LFP a livré plusieurs chiffres marquants issus d’une toute nouvelle étude (fin octobre-début novembre) commandée par la Ligue à l’institut Ipsos sur la consommation pirate en Ligue 1 depuis le début de la saison. Diffusé légalement sur DAZN (8 matchs) et beIN Sports (1 affiche) depuis le 16 août, le Championnat de France a massivement souffert du piratage ces derniers mois. Selon l’étude déclarative, 37% des personnes ayant regardé la Ligue 1 cette saison l’ont fait illégalement, via des flux pirates diffusés par IPTV, des messageries cryptées comme Telegram, des réseaux sociaux, des sites internet, etc. Plus frappant encore, 27% qui regardent illégalement le Championnat de France de Football a commencé à procéder ainsi depuis cette saison.
Malgré une opération d’infiltration de l’ARCOM le 27 octobre lors du dernier OM-PSG (0-3), permettant de bloquer 340 noms de domaines illégaux avant le coup d’envoi, l’affiche n’a pas pu échapper à un piratage massif. Selon l’étude LFP Média, 55 % des téléspectateurs de Classique l’ont regardé illégalement. « Depuis le début de la saison, nous sommes confrontés à un phénomène d’une ampleur sans précédent… et je pèse mes mots, assure Benjamin Morel. Dans un tel contexte, DAZN, diffuseur de la plupart de nos matchs, souffre d’une concurrence pirate alors que l’intérêt pour la L1, son produit phare, est indéniable. Les prix ne peuvent en aucun cas justifier le piratage qui est un vol et, je le rappelle, illégal. » Un rappel visiblement utile puisque selon l’étude ARCOM sur le piratage, 59% des téléspectateurs pirates ont le sentiment d’être légaux.
