30 milliards d’impôts en plus, les mesures votées à l’Assemblée… pour l’instant
Le rapporteur général du budget, Charles de Courson, s’est penché sur le chiffrage des mesures fiscales déjà adoptées à l’Assemblée.
Mardi prochain, le volet fiscal du projet de loi de finances reprendra son cours en séance à l’Assemblée nationale, après que les députés n’ont pas réussi à examiner tous les amendements déposés avant le délai initialement fixé. Entre-temps, le rapporteur général du budget, l’élu Liot Charles de Courson, s’est penché sur le chiffrage des mesures déjà adoptées par les députés dans l’hémicycle.
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Au total, l’élu de la Marne estime que le volume des recettes supplémentaires votées dans l’Hémicycle s’élève à 30 milliards d’euros. Un montant d’impôts supplémentaires considérable, soutenu notamment par une mesure visant à taxer la richesse des milliardaires selon le modèle des travaux de l’économiste Gabriel Zucman. Une telle mesure pourrait générer jusqu’à 13 milliards d’euros pour les caisses de l’Etat, même si, note Charles de Courson, cela est « difficile à quantifier faute d’informations fiables ». De même, la création d’un impôt de solidarité sur les dividendes à 10 % pourrait rapporter jusqu’à 6 milliards d’euros.
20 milliards d’euros de revenus en moins
Problèmes, ces deux mesures sont « susceptible d’être contraire au droit européen, à la jurisprudence du Conseil constitutionnel ou de poser des difficultés juridiques »explique le rapporteur général dans une note. Au total, six mesures d’augmentation d’impôts adoptées par les députés entrent dans cette catégorie juridiquement fragile. Ainsi, sur les 30 milliards d’euros de hausses d’impôts votés par les députés, près de 23 milliards pourraient être en contradiction avec la loi.
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Les députés ont également voté environ 20 milliards d’euros de pertes de recettes pour l’Etat, en partie via la suppression en séance de la mesure gouvernementale de surtaxe sur l’IS (impôt sur les sociétés) de 8 milliards d’euros, souhaitée par certains membres du parti. « socle commun ».
Mais d’une manière générale, Charles de Courson prévient que « ce chiffrage doit être envisagé avec les précautions nécessaires à ce type d’exercice. L’estimation provient des services de l’Assemblée nationale et, pour certaines mesures, du service de la législation fiscale et de la DGFIP, à Bercy. Ces chiffres sont le plus souvent de simples ordres de grandeur ».
Bien qu’adoptées, ces mesures augmentant la fiscalité et réduisant les recettes de l’État ne resteront probablement pas longtemps dans le texte budgétaire. En effet, au sein du « base commune » et le gouvernement, nous espérons que la partie « recettes » dans son ensemble finira par être rejetée par la chambre basse en première lecture. Ce qui entraînerait l’envoi du texte initial du gouvernement au Sénat.