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30 000 euros de salaire annuel minimum mais personne pour postuler, Safran lance son centre d’alternance

TTout est dans le vert. Les carnets de commandes, la réputation du groupe, le savoir-faire… mais pourtant quand vient le temps d’embaucher, c’est presque un échec total. « Nous avons un marché des hélicoptères en pleine croissance. Nous allons sortir 800 moteurs cette année et nous en serons à 1 000 en 2025. » Sur le site de Safran Moteurs d’hélicoptères, à Bordes, Florence Gourmanel n’est pas venue s’excuser du tout…

TTout est dans le vert. Les carnets de commandes, la réputation du groupe, le savoir-faire… mais pourtant au moment de l’embauche, c’est presque un échec total. « Nous avons un marché des hélicoptères en pleine croissance. Nous allons sortir 800 moteurs cette année et nous en serons à 1 000 en 2025. » Sur le site de Safran Moteurs d’hélicoptères, à Bordes, Florence Gourmanel n’est pas venue faire une apologie tous azimuts du fleuron de la motorisation. « Dans ce contexte de croissance, nous avons un réel besoin de recrutement, et donc de formation, précise la DRH.

A la rentrée de septembre 2024, pour faire face à une pénurie de main d’œuvre « de plus en plus importante », le groupe va ouvrir un centre de formation dédié aux métiers de l’usinage. Non pas une école interne comme cela a pu être le cas – insiste le groupe – mais plusieurs formations en alternance, avec trois modules et trois diplômes reconnus.

Attractivité salariale

Et le nom est déjà là : CAMI Aéro. Chemin en Béarnais, ou Centre d’Alternance des Métiers Industriels Aéronautiques en langue Safran. Les locaux seront situés dans un ancien site industriel, à quelques mètres des usines de Bordes. « L’objectif est de 50 alternants dès la rentrée, puis 75 pour les prochaines années. » Ce nouveau centre de formation permettra aux alternants de se former dans des ateliers dédiés. L’apprentissage se terminera ensuite directement sur les lignes de production du groupe. Trois formations seront proposées, sur un, deux ou trois ans. Pour les lycéens et les étudiants, « mais pas que », explique Florence Gourmanel. Il s’adresse également aux personnes actives qui souhaitent se réorienter. » Chez Safran Helicopter Engines, la DRH précise que les salaires les plus bas sont, « sans avantages sociaux, à 30 000 euros brut par an. » De quoi susciter quelques vocations.

Public cible là-bas ?

En formation, les nouvelles recrues seront entourées de trois tuteurs dédiés à l’apprentissage. « Ils apprendront directement sur des machines conventionnelles. C’est là qu’on apprend le métier, qu’on voit comment réagissent les outils. Ensuite, ils passeront aux machines à commande numérique », explique Christophe Mialocq, assistant technique et futur responsable de la structure. 1 000 m² d’ateliers, en conditions quasi réelles.

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Qu’est-ce qui, en revanche, garantira que cette nouvelle formation attirera des apprentis qui, jusqu’à présent, ne bousculaient pas ? Et resteront-ils jusqu’à la fin ? Le groupe se concentre sur des recherches très spécifiques. « Nous organisons avec France Travail des tables rondes pour les actifs, des détections de potentiels et des forums d’alternance. C’est un gros défi, oui », confesse Isabelle Thuillier, assistante RH.

Après leur formation, le diplôme obtenu sera valable pour d’autres entreprises. « C’est totalement reconnu, poursuit Florence Gourmanel. « L’objectif est qu’ils restent avec nous. Ensuite, nous avons aussi des sous-traitants, qui n’ont pas la même attractivité que nous, et pour qui il est également très difficile de recruter. Une partie des alternants sera donc également destinée au bassin d’emploi local. » Pour l’instant le projet reste financé à 100% par le groupe et est estimé entre 2 et 3 millions d’euros.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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