Il est loin le temps où Don Diego de la Vega (Jean Dujardin) volait au secours des plus faibles. En cette année 1821, il a presque 50 ans, et s’apprête à prendre la relève de son père (André Dussollier) comme Alcalde de Los Angeles. Et s’il a de bonnes idées, comme apporter l’eau courante à ce gros village, sous domination espagnole, il ne parvient pas à se faire entendre. Il faudra une injustice de trop, contre un enfant, et la révolte de sa femme, Gabriella (Audrey Dana), pour qu’il remette cape, masque et épée. Seul problème : il se retrouve à séduire sa propre femme, et donc à la tromper également, ce qui le plonge dans un abîme de perplexité, malgré le soutien de son fidèle Bernardo (Salvatore Ficcarra). La série en six épisodes se veut volontairement drôle, tout en réinventant la légende de Zorro, pour le meilleur.
Sergent Garcia, poète et philosophe
Car, tout en assumant ses origines, cette Zorro Le film se veut diablement moderne. Par les dialogues, qui font mouche. Par la dualité de Zorro, petit garçon traumatisé par un père puissant dans le civil quand il est Diego, fougueux et sans limite quand il devient le héros masqué. Par le personnage de Gabriella, surtout, qui ne cesse de s’affirmer au fil des épisodes et transmet à tous, y compris au spectateur, sa générosité et son refus de l’injustice et du népotisme. Les rôles secondaires sont tous redoutables, à commencer par le sergent Garcia (Grégory Gadebois), ennemi juré de Zorro, poète et philosophe à ses heures. Les combats à l’épée et les promenades à cheval sont un grand spectacle.
Enfin, la série, en arrière-plan, pose des questions plutôt pertinentes : qu’est-ce qu’un héros ? À qui appartient une légende ? Peut-on être à la fois un héros et une merde ? Elle se termine par une ode à une révolution et à un espoir aussi joyeux, vibrant et léger que toute la série.
Zorrosérie, à partir du vendredi 6 septembre 2024 sur la plateforme Paramount+, puis sur France 2.
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