CRITIQUE – Le voici de nouveau dans une série télévisée, sur un ton vif et décalé, et dans le rôle de Jean Dujardin, le cavalier justicier masqué.
Cet article est issu du magazine Figaro
Au début du 19e siècleet Au 18e siècle, Los Angeles est un pueblo de quelques dizaines de familles. Sa modeste administration dépend vaguement du lointain vice-roi de la Nouvelle-Espagne, Ferdinand VII. Obéissant faiblement à un bon sous-officier, une garnison de soldats peu futés s’y ennuie à la folie. D’autant que le mystérieux Zorro a disparu des lieux, vingt ans plus tôt.
Mais que vois-je ? Un vil homme d’affaires et maître chanteur profite de la mort du conseiller municipal respecté mais corrompu pour exproprier les pauvres et vaillants paysans indigènes. Et pour faire quoi ? Construire un casino ! Faible, doux et pacifiste dans l’âme, Don Diego de la Vega qui a succédé à son père au poste de maire semble bien mal armé pour mettre fin à cette injustice – au grand dam de sa dame. Mais, on le sait, l’homme est double. Quand la nuit tombe, il met son masque, monte sur son cheval et chasse le Mal. Et voilà le cavalier noir qui surgit à nouveau de la nuit…
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Adaptation du film Disney en 2024 et en français Zorro* ? L’entreprise est audacieuse. Comment moderniser ces sympathiques histoires télévisuelles qui ont bercé les enfants de deux générations, mais semblent très datées. Les scénaristes ont brillamment réussi leur tâche ? Les personnages secondaires ont été densifiés, à commencer par Mme de la Vega (la formidable Audrey Dana) et le sergent Garcia (Grégory Gadebois, qui substitue au ridicule du personnage original une profondeur parfois poignante). Les thèmes contemporains sont exploités, sans excès (l’usure de l’amour dans un couple ; la famille recomposée ; la power girl).
Les dialogues sont aussi vivants que les escrime de Zorro. Même la chanson du générique a été joliment adaptée à notre époque. Et puis il y a Dujardin, bien sûr. Sa présence magnétique, le ton et le son de sa voix, son sens du rythme, ses expressions faciales, l’humour qu’il injecte dans chaque scène, chaque dialogue… On flirte probablement avec la parodie et on a parfois l’impression d’être dans un film d’horreur. OSS 117 Ou M. et Mme Smithmais ces huit épisodes se regardent avec délectation et parfois jubilation. Et au galop !
*À partir du 6 septembre, Paramount+.
Services Figaro :Regardez la série Zorro sur Mycanal
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