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Zoran Milanovic arrive en tête de l’élection présidentielle mais est contraint à un second tour

Le président croate sortant et candidat à sa réélection Zoran Milanovic, le 29 décembre 2024, à Zagreb.

Il y aura donc un second tour. Zoran Milanovic, le président croate sortant, a manqué de peu de remporter l’élection présidentielle dès le premier tour et devra affronter, dans deux semaines, le candidat des conservateurs au pouvoir, Dragan Primorac, a annoncé, dimanche 29 décembre, la Commission électorale.

M. Milanovic, dont la candidature a été soutenue par le Parti social-démocrate (SDP), arrive largement en tête du premier tour du scrutin avec 49,10 % des voix, devant M. Primorac, choix de 19,35 % des électeurs.

Une enquête sortie des urnes, réalisée par l’institut Ipsos, avait donné dans un premier temps le chef de l’Etat sortant vainqueur dès le premier tour, le créditant de 51,5 % des voix. Même si quelques heures plus tard, les résultats quasiment définitifs publiés par la Commission électorale ont infirmé le sondage, le score de M. Milanovic est néanmoins une surprise car tous les sondages, même s’ils le donnaient favori de cette élection, prévoyaient le second tour. Le dernier, datant du vendredi, le créditait de 37 % des intentions de vote.

Depuis que la Croatie a proclamé son indépendance en 1991, seul Franjo Tudjman, considéré comme le père de l’indépendance, a réussi à emporter l’élection présidentielle dès le premier tour, et ceci deux fois, en 1992 et en 1997.

Un revers pour l’exécutif au pouvoir

Selon les premiers commentaires, le résultat du vote constitue un revers important infligé à l’Union démocratique croate (HDZ) du premier ministre Andrej Plenkovic, dont M. Milanovic est un farouche critique.

« Aujourd’hui, c’était la première manche (…) Ne soyons pas triomphalistes, soyons réalistes (…) mais je suis convaincu que nous nous dirigeons vers la victoire », a déclaré M. Milanovic, 58 ans, devant plusieurs centaines de ses partisans. « Je me battrai pour la Croatie qui a des positions claires et qui est préoccupée par ses intérêts », a-t-il ajouté.

Son adversaire s’est voulu rassurant et a balayé un écart de 30 points de pourcentage. « A première vue, cette différence est grande (…) mais elle représente un défi pour moi (…) Notre patrie ne peut plus supporter la division [intérieure] et la marginalisation dans le monde », a lancé M. Primorac à ses sympathisants.

Abstention et inflation

Les Croates ont voté dimanche en étant nettement moins nombreux qu’aux législatives en avril. La participation, basée sur le même nombre de bulletins comptés, a été de 46 %, contre 62 % aux législatives. Plus de 51 % des électeurs avaient voté au premier tour de la présidentielle en 2019. Cette faible participation peut s’expliquer par la date du scrutin, entre Noël et le Nouvel An, quand beaucoup de gens sont en vacances.

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Le scrutin s’est déroulé sur fond d’une inflation importante, une corruption généralisée et une pénurie de main-d’œuvre.

En Croatie, le président est le chef des armées et le représentant sur la scène internationale de ce pays de 3,8 millions d’habitants, membre de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN. S’il a peu de pouvoirs, il est vu par les Croates comme garant de l’équilibre des pouvoirs.

Ancien dirigeant du SDP et premier ministre, M. Milanovic est un homme politique au verbe tranchant qui est passé de la promesse d’une Croatie « progressiste, moderne et ouverte », au début de son mandat actuel, à une rhétorique populiste. Il a dénoncé l’agression russe contre l’Ukraine, tout en critiquant l’aide militaire fournie par les Occidentaux à Kiev. La Croatie a tout de même fourni à l’Ukraine une aide, notamment militaire, à hauteur de 300 millions d’euros.

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Cette politique lui a valu d’être qualifié par le premier ministre conservateur de « pro-russe » qui « détruit la crédibilité de la Croatie auprès de l’OTAN et de l’UE ». Zoran Milanovic affirme vouloir empêcher que la Croatie soit « entraînée dans la guerre » en Ukraine. « Tant que je suis président, aucun soldat croate n’ira faire les guerres des autres », a-t-il déclaré.

Le Monde avec AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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