Zoom sur la journée normale d’un jeune de 20 ans, quand il ne s’appelle pas Victor Wembanyama
Berthe Sylva chantait qu’on n’est pas tous les jours à 20, mais à 20, chaque jour Victor Wembanyama repousse les limites de l’exceptionnel. Hier soir, le Français est devenu le plus jeune pivot de l’histoire à marquer 50 points en NBA. Comme nous avons constaté que les normes étaient trop élevées pour un jeune de cet âge et que cela pouvait culpabiliser certains lecteurs de TrashTalk, nous avons décidé de zoomer sur la journée d’un gars normal d’une vingtaine d’années. Car on vous l’assure, vous êtes formidable, même sans torturer Jonas Valanciunas mercredi soir !
NDLR : bien sûr, il n’y a pas de journée normale pour un mec de 20 ans, la différence c’est la beauté de la vie, mais on avait envie de rire, parce que l’humour… c’est aussi la beauté de la vie. Hé, mais qu’est-ce qui rend la vie belle ?
Laissez-moi me présenter, je m’appelle Henry, j’aimerais être laissé seul avec cette chanson lorsque je me présenterai. Je suis né le 4 janvier 2004 à Chesney-Rocquencourt, mais ma vie ne se passe pas de l’autre côté de l’Atlantique.
Je suis toujours dans mes Hauts-de-Seine, avec Maman et Papa, c’est toujours pratique pour mettre de l’argent de côté pendant mon alternance. Le réveil s’est déclenché à 7h50, mais j’étais déjà réveillé depuis une demi-heure à cause de la radio bruyante de mon père. Un jour, elle finira à la télévision et j’accuserai Mohammed Henni, ce n’est pas étonnant.
Vous l’aurez compris, l’ambiance n’est pas très bonne. En plus j’ai commencé la journée en voyant Norman Powell mettre une crotte sur mon TTFL, je suis 8000ème. Je regarde les moments forts du match de Victor Wembanyama avec des céréales acidulées au lait amer pendant que mon père tire sur Leerdamer. Sérieusement, qui mange de la charcuterie et du fromage le matin ?
Cette semaine je suis à l’université, je rêve de devenir… enfin je ne sais pas, mais j’étudie le commerce. J’ai choisi cette voie pour oublier, le soir, que je n’arrivais pas à terminer la phrase précédente.
9h00, je suis en amphi, nous sommes en novembre donc il ne reste plus que la moitié de la classe. Les autres ? Ils jouent aux échecs sur leur ordinateur. Je suis toujours fasciné par l’ampleur qu’il a prise depuis. Le jeu de la reineMoi, pendant la série, je passais mon temps à me demander si je trouvais Anya Taylor-Joy magnifique ou terrifiante. Une question qui s’est également posée lors Mercrediet je me le demande ce mercredi, c’est drôle. Comment ça, c’est jeudi ?
La pause déjeuner dure 45 minutes et j’en perds 20 à me demander si je veux manger asiatique ou un kebab, alors je me retrouve à la boulangerie. Heureusement la carte ticket restaurant des parents est là car depuis quand un panini et un éclair au chocolat coûtent 11,50 € ?
De retour en classe et pendant que j’arrivais aux affaires, je pensais vendre des stylos comme dans Le loup de Wall StreetJe me retrouve à suivre des cours sur le bon usage de LinkedIn. La prochaine fois que je lirai un « Cher réseau », je ferai un CAP Boulangerie, comme ça j’aurai mes paninis gratuits.
Fin de journée 15h00, et j’ai l’impression qu’il est 18h, c’est plutôt l’heure d’hiver, c’est le fuseau horaire du Groenland. La dernière fois que j’ai vu un rayon de soleil, Carmelo Anthony jouait pour les Knicks. En plus, j’ai son maillot de bain pour aller à la salle de sport. Ma séance se passe bien, j’ai un air déterminé qui laisse penser que j’écoute Kaaris pendant que je regarde Star Academy en direct, toujours dégoûté par l’élimination de Noah le week-end dernier. Au bout d’une heure j’ai arrêté l’exercice, je suis allée un peu à la salle de sport car, malgré mon adolescence, je suis toujours gênée et bien pour ne pas culpabiliser sur la suite de la soirée ! Alors maintenant que c’est fait, nous pouvons passer aux choses sérieuses.
⭐️RÉSULTATS DU VOTE :
🥇ULYSSE 41%
🥈MAUREEN 33%
🥉NOÉ 26% #StarAcadémie pic.twitter.com/rxspw51HAC
– Star Académie 2024 (@EnolaStar2022) 8 novembre 2024
Nous sommes jeudi soir, mon école a privatisé un bar rue Princesse. Pour ceux qui n’imaginent pas, c’est la version parisienne de la rue de la Soif, sauf que le rhum-coca coûte 11 €. Je retrouve donc mes amis en amont, avec un seul objectif : arriver à la fête en pleine forme. Pour cela, pas mille façons de le faire, un kebab, sauce blanche évidemment, pour tapisser le fond de l’estomac et des canettes de bière dont la sélection a été faite selon le divin rapport qualité/cuisson. Mon ventre est gonflé comme la lèvre de Nikola Mirotic après Bobby Portis.
La soirée se passe bien, même si je vois mon béguin s’amuser avec un mec qui, objectivement, est bien plus séduisant que moi, notamment avec la trace de sauce blanche qui détonne avec mon col roulé noir. Alors, comment pouvez-vous lui en vouloir ? Je me rassure avec la phrase qui dit que les génies sont souvent seuls, alors qu’en vérité je me trompe la moitié du temps quand on me demande de calculer 6×7.
3h30, je craque avec le troisième passage de Libre du désir tandis que le mien fait des mouvements de machine à laver sur les gencives de quelqu’un d’autre. Je reviens seul en noctilien avec Notes pour trop tard d’Orelsan dans les oreilles pour ajouter une touche de nostalgie à mon blues actuel. Le chauffeur se bat avec un type ivre, rien d’anormal à cette heure-là, et je lance l’App NBA en espérant que Victor Wembanyama joue.
Pas de chance, c’est une soirée pourrie, et il n’y a qu’un triste Jazz-Mavericks à se mettre sous la dent. J’ai mis Kyrie Irving en TTFL comme 85% de la communauté et après un quart-temps il est à 1/7 aux tirs. Mais bon, au moins demain, je commence à 11h00, il y a toujours des nouvelles qui font sourire !