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Zéro téléphone, deux nouveaux programmes… La rentrée en sept chiffres

C’était sa grande conférence de presse. Celle d’une ministre de l’Éducation nationale démissionnaire qui déroule ses plans pour la rentrée 2024 dans un « contexte inédit ». Ce mardi matin, Nicole Belloubet a promis que, contrairement au nouveau gouvernement, la rentrée était « prête », fruit d’un « travail collectif, dans la durée, sur un temps long ». « L’actualité n’est ni un temps suspendu ni un temps mort, c’est un temps d’action car l’école n’attend pas. Les cloches des classes ne correspondent pas à celles du Palais Bourbon », a encore affirmé Nicole Belloubet. Retour sur la rentrée 2024 en sept chiffres.

0 téléphone portable

Nicole Belloubet a évoqué la mise en place d’une « pause numérique » dans les écoles et les collèges. Cette expérimentation d’interdiction des téléphones portables va se dérouler dans « près de 200 collèges » dès cette rentrée. « L’expérimentation de cette pause numérique va débuter dès cette rentrée 2024 dans près de 200 collèges et la généralisation de cette pause numérique devrait pouvoir intervenir dès janvier 2025 », a précisé Nicole Belloubet.

Concrètement, les élèves devront déposer leur smartphone dans un casier à leur arrivée à l’école, avait déjà expliqué la ministre au printemps. Nicole Belloubet avait assuré avoir pris cette décision à la suite de la remise d’un rapport d’expert « sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans », à la demande d’Emmanuel Macron, le 30 avril.

700 millions d’économies supplémentaires

Le budget de l’Education nationale est le premier budget de l’Etat et Nicole Belloubet a demandé qu’il soit « au moins protégé ». « Les plafonds qui ont été transmis à notre ministère nous obligeraient à être particulièrement rigoureux budgétairement, surtout quand on connaît l’impact d’un certain nombre de mesures. (…) Ce budget, qui à ce stade ne répond pas, à mon sens, à l’ensemble de nos besoins, n’est pas encore complet », a déclaré mardi matin la ministre démissionnaire.

La semaine dernière, Gabriel Attal a transmis aux ministères les « lettres plafonds » d’un projet de budget 2025, pour lequel il propose le renouvellement exact du total des crédits, à charge pour son successeur d’y apposer son empreinte politique. En février dernier, Bercy avait demandé environ 700 millions d’économies supplémentaires à l’Education nationale par rapport au budget voté pour 2024, qui totalisait 63,6 milliards d’euros.

90 établissements expérimentent les uniformes

Nicole Belloubet a assuré ce matin que « 90 établissements » expérimentent actuellement la tenue unique, « dont 70 écoles ». « Cette expérimentation aura bel et bien lieu », a-t-elle promis. Initialement, l’expérimentation avait fixé le nombre de 100 établissements.

2 nouveaux programmes

Les « programmes de français et de mathématiques des cycles 1 et 2 ont été réécrits pour être plus clairs, plus détaillés et plus lisibles ». Ces deux nouveaux programmes « pourront être publiés dès la fin de la période d’actualité » et « entreront en vigueur à la rentrée 2025 pour que les enseignants puissent les étudier tout au long de l’année scolaire », a expliqué le ministre. Une réforme semble également reportée : celle des nouveaux programmes prévus pour le primaire.

Groupes de niveau 2 fois

Les groupes de niveaux en 6e et 5e au collège, mesure controversée du gouvernement sortant, seront mis en œuvre « avec souplesse et pragmatisme », a déclaré Nicole Belloubet. « J’ai souhaité que cette réforme soit mise en œuvre. Mais j’ai aussi souhaité qu’elle soit mise en œuvre avec pragmatisme et souplesse. Il appartient aux établissements et aux équipes d’agir pour atteindre les objectifs de la réforme », a ajouté la ministre sortante.

Annoncés par Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, mais vilipendés par une grande partie du monde éducatif, les groupes de niveaux rebaptisés « groupes de besoins » par Nicole Belloubet, visent à faire « progresser tous les élèves dans la maîtrise des savoirs fondamentaux en prenant mieux en compte leur diversité », a précisé le ministre.

1 nouvelle version du brevet

Nicole Belloubet a également clarifié l’incertitude qui entoure l’avenir du brevet, qui évolue vers une nouvelle version à partir de la rentrée 2024/2025. « Les nouvelles modalités d’évaluation pour la session 2025 du brevet concernent le passage du 50/50 au 40/60 pour augmenter la part donnée aux examens de fin d’année, la prise en compte de toutes les disciplines de 3e année pour les 40% de contrôle continu et la mise en place de commissions d’harmonisation académique », a expliqué la ministre.

Elle a également précisé que l’obtention du brevet ne sera probablement pas obligatoire pour passer en seconde. En raison du contexte politique, « ces textes sur les nouvelles modalités d’évaluation » ont dû être « reportés ». « Dès que cette période sera terminée, nous devrions pouvoir assurer leur publication pour qu’ils puissent entrer en vigueur pour le brevet 2025 », a promis la ministre.

3 syndicats appellent à la grève

Avant même la rentrée scolaire, trois syndicats d’enseignants ont appelé à une grève dans les écoles maternelles et primaires le 10 septembre pour dénoncer la généralisation des évaluations dans les classes du CP au CM2. Les syndicats FSU-Snuipp, CGT éducation et Sud éducation appellent notamment les enseignants des écoles à ne pas faire passer ces évaluations, qui débutent une semaine après la rentrée, le 10 septembre, « pour les bloquer ».

« On n’a pas besoin de ces évaluations pour connaître le niveau de nos élèves, les enseignants sont capables de travailler eux-mêmes sur ces évaluations », a expliqué Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, premier syndicat de l’enseignement primaire (maternelle et élémentaire), lors d’une conférence de presse. Ces évaluations « n’ont aucun effet sur la réussite des élèves et elles ne concernent pas tous les domaines d’enseignement car elles sont très centrées sur le français, les maths, et en lecture, on évalue la fluidité et pas la compréhension », a ajouté Guislaine David, regrettant « qu’on enlève la liberté pédagogique aux enseignants ». Selon le syndicat, ces tests sont « une source de stress » pour les enseignants, les élèves et les familles.

Tout sur la rentrée scolaire 2024

Avec cette journée de grève, les syndicats souhaitent également dénoncer les conditions de travail dans les écoles, notamment le nombre d’élèves dans les classes supérieur à la moyenne européenne ou encore le manque d’attractivité du métier d’enseignant.

Cammile Bussière

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