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Zéro écran avant trois ans, pas de smartphone avant 13 ans… les propositions chocs soumises à Emmanuel Macron

Zéro écran avant trois ans, pas de smartphone avant 13 ans… les propositions chocs soumises à Emmanuel Macron

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C’est un épais rapport remis à Emmanuel Macron ce mardi 30 avril 2024. 142 pages, 29 recommandations et surtout des propositions fortes. Là Commission « Écrans » a soumis ses travaux et les a présentés au Président.

L’idée de ces travaux, annoncée par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier, était de déterminer le « bon usage des écrans pour nos enfants en famille, à la maison et en classe ».

Je veux que les meilleurs scientifiques puissent nous dire « avant tel âge ce n’est pas raisonnable de mettre un enfant devant un écran ou entre tel et tel âge c’est pour tel ou tel usage.

Emmanuel Macron16 janvier 2024

Si Amine Benaymina, coprésident du rapport du comité d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans, insiste sur le caractère systémique des recommandations et la contre-productivité de les sortir de son contexte, il n’en reste pas moins que les recommandations sont, pour certains, plutôt radicales.

Pas d’écran avant trois ans

Si le rapport ne devient pas loi, Amine Benaymina, lors d’un point presse, a indiqué que ces recommandations devraient être « une forme d’aide » pour les parents. « Un accompagnement pédagogique », avec des actions concrètes donc.

Ainsi, la commission défend un accès progressif aux écrans en fonction de l’âge.

La Commission propose donc de renforcer la recommandation actuelle de ne pas exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans.

Commission d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans

Par ailleurs, les dix experts de la commission déconseillent l’utilisation d’écrans jusqu’à l’âge de 6 ans, « ou du moins qu’il soit fortement limité, occasionnel, avec un contenu pédagogique de qualité, et accompagné d’un adulte ».

Une gradation peut alors être effectuée. Au bout de 6 ans, nous pouvons évoluer vers une exposition modérée et maîtrisée, à notre « bonne place » parmi des activités diversifiées. Pas de téléphone avant 11 ans. Ensuite, éventuellement un téléphone, mais sans internet. Et ce jusqu’à 13 ans. A partir de 13 ans, un smartphone sans réseaux sociaux. Et à la majorité numérique, 15 ans, autorisation d’accéder aux réseaux sociaux « éthiques ». Comprenez BlueSky ou Mastodon, les seuls cités.

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Par ailleurs, la commission estime nécessaire de supprimer la notion de « temps d’écran par jour » pour la transformer en « temps d’écran hebdomadaire », pour vous rappeler que les écrans peuvent être occasionnels.

Le rôle des parents

Lors d’un point presse, Servane Mouton, coprésidente du rapport du comité d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans, a rappelé l’importance des parents.

L’utilisation du numérique par les parents peut interférer avec la relation parent-enfant et retarder le développement du langage par exemple.

Servane MoutonCo-présidente du rapport du comité d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans,

Les parents ne devraient pas « se laisser prendre » par leur téléphone, conseille-t-elle. « Nous devons réapprendre à nous reconnecter et à jouer avec les enfants. » Par ailleurs, des conseils sont donnés aux personnels de la petite enfance ne pas utiliser d’écran en présence d’enfants. La Commission ne serait pas contre l’interdiction des ordinateurs et des téléviseurs dans les crèches et les classes maternelles.

Pour aider les parents à protéger leurs enfants des contenus inappropriés, violents ou pornographiques par exemple, la commission appelle à renforcer le contrôle parental en créant une « interface unique (permettant) de gérer toutes les protections disponibles pour accompagner et protéger leur enfant ».

Comprenez, un dispositif pour protéger l’utilisateur aussi bien sur TikTok que sur X, ou sur les navigateurs.

Globalement, il appelle à : « déployer une véritable politique d’aide et de soutien à la parentalité en matière d’écrans et de numérique », et « permettre aux enseignants de maîtriser les fondamentaux du numérique ».

Et à l’école ?

La commission propose également de « former et informer les élèves dès le primaire (pas avant, NDLR) puis tout au long de leur scolarité, de manière adaptée » sur l’usage du numérique. En revanche, elle propose de « renforcer l’application de l’interdiction du téléphone dans les collèges » et souhaite expérimenter des « lycées sans téléphone portable » afin d’en évaluer les impacts.

Briser la « stratégie de capture »

Dans son rapport, la commission se dit « troublée par les observations qu’elle a dû faire sur les stratégies de captation de l’attention des enfants, où tous les biais cognitifs sont utilisés pour verrouiller les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser ».

Si les conséquences font encore débat, les experts concluent que le recours aux écrans contribue « à déficits de sommeilmode de vie sédentaire et manque d’activité physique, obésité et tout pathologies chroniques qui en résultent, ainsi que des problèmes de vision.

Pour briser cette stratégie de capture et les effets néfastes qui en découlent, la commission propose de repousser « à 10 heures l’heure de début des cours au collège et au lycée » pour le sommeil, d’aller au-delà des 30 min de sport recommandées chaque jour, et passer deux heures dehors pour la vue.

« Il peut y avoir des interdictions »

Et la commission milite pour « investir massivement dans le développement de véritables « alternatives » aux écrans », devenus une « valeur refuge ».

Car si la commission met en avant « la réalité de l’hyperconnexion dont souffrent les enfants » et les dangers en termes de santé et de développement, elle pèse aussi l’avenir « de notre société, celui de notre civilisation ». Reste à Emmanuel Macron de reprendre ce travail et de voir ce qu’il va retenir.

Il a prévenu le 16 janvier : « Il pourrait y avoir des interdictions, peut-être des restrictions, notamment en matière de consensus. »

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