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Zelensky salue « un pas en avant » après le feu vert américain aux frappes en Russie

Zelensky salue « un pas en avant » après le feu vert américain aux frappes en Russie
Zelensky salue « un pas en avant » après le feu vert américain aux frappes en Russie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky accueilli à Stockholm le 31 mai 2024 par le couple royal (Fredrik SANDBERG / TT News Agency/AFP)

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué vendredi « un pas en avant » après le feu vert, sous conditions, donné par les Etats-Unis concernant l’usage de leurs armes contre des cibles sur le sol russe.

« C’est un pas en avant vers cet objectif (…) de défendre notre peuple qui vit dans les villages situés le long de la frontière » avec la Russie, a réagi Volodymyr Zelensky lors du troisième sommet Ukraine-Europe du Nord à Stockholm.

La veille, le président américain Joe Biden, qui s’y était jusqu’ici refusé, avait accepté que les Ukrainiens frappent des cibles sur le territoire russe proche de la région de Kharkiv (nord-est) pour se défendre, sous le coup des frappes russes. incessant depuis des mois.

Le président Biden « a approuvé l’utilisation de nos armes pour cet objectif », a souligné vendredi le secrétaire d’Etat Antony Blinken, qui se trouvait à Prague pour une réunion de l’Otan.

Les pays occidentaux ont montré vendredi un soutien croissant, quoique nuancé, à l’utilisation par l’Ukraine de leurs armes contre la Russie à l’intérieur de ses frontières.

L’Allemagne estime ainsi que les Ukrainiens pourraient utiliser ses équipements contre des cibles militaires en Russie, notamment en réponse à l’offensive lancée le 10 mai par Moscou.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à gauche, et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, à droite, à Stockholm, en Suède, le 31 mai 2024 (Fredrik SANDBERG / TT News Agency/AFP)

Le porte-parole du chancelier Olaf Scholz, Steffen Hebestreit, a déclaré que l’Ukraine avait le « droit » de se défendre avec les armes dont elle disposait, « y compris celles que nous lui avons livrées ».

La décision de Washington marque un revirement, les États-Unis ayant précédemment déclaré craindre qu’une telle mesure puisse conduire l’OTAN à un conflit direct avec la Russie.

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré que des armes américaines étaient « déjà utilisées pour tenter de frapper le territoire russe », y voyant une preuve du « degré d’implication des Etats-Unis dans ce conflit ».

« Escalade »

Jeudi, la Russie avait déjà critiqué l’Alliance atlantique pour avoir lancé « un nouveau cycle d’escalade ».

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré vendredi qu’il n’avait vu que des « efforts » du président russe Vladimir Poutine « pour empêcher les alliés de l’Otan de soutenir l’Ukraine ».

M. Stoltenberg appelle depuis plusieurs jours les capitales occidentales à lever les restrictions qui « lient les mains dans le dos des Ukrainiens ».

Il a rappelé que l’utilisation d’armes occidentales pour des frappes sur le sol russe avait reçu le soutien d’autres pays, citant la livraison d’équipements « sans aucune restriction » sur son utilisation par le Royaume-Uni.

La France a annoncé cette semaine qu’elle y était également favorable, estimant que l’Ukraine avait le droit de se défendre en ciblant des cibles militaires.

Ukraine : les positions des forces militaires (Valentin RAKOVSKY, Sophie RAMIS, Cléa PECULIER / AFP)

Toutefois, certains États membres de l’Alliance atlantique ne partagent pas cet avis.

Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a ainsi affirmé que « pour l’Italie, il est impossible d’utiliser nos armes en dehors de l’Ukraine ».

« Nous ne luttons pas contre la Russie. Nous défendons l’Ukraine, et ce n’est pas la même chose », a-t-il déclaré.

Quant à la Turquie, elle a déclaré refuser catégoriquement que l’OTAN « participe » à la guerre en Ukraine.

« Soutenir l’Ukraine pour garantir son intégrité territoriale et libérer ses territoires est une chose. Mais l’implication de l’OTAN dans la guerre en est une autre », a déclaré son ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan à l’issue de la réunion à Prague.

880 km2 conquis

Les États-Unis ont de leur côté souligné qu’ils continueraient d’adapter leur position en fonction de la situation sur le terrain.

« A l’avenir, nous continuerons à faire ce que nous avons fait, c’est-à-dire, si nécessaire, à nous adapter », a déclaré Antony Blinken à Prague.

Le feu vert des États-Unis pour des frappes sur des cibles russes près de Kharkiv a été obtenu après des semaines de négociations en coulisses, suite au lancement de l’offensive russe dans cette région.

Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, au nord-est, est la cible de bombardements quasi quotidiens.

Six personnes y ont été tuées par une frappe russe dans la nuit, ont annoncé vendredi les autorités régionales, qui avaient auparavant fait état de 23 blessés.

Une habitante de cette ville, Ioulia, âgée de 39 ans, qui se trouvait chez elle, a déclaré avoir entendu une « énorme explosion » et vu de la « fumée » avant de courir vers un abri. « Je ne souhaiterais pas cela, même à mon pire ennemi », a-t-elle déclaré.

Vendredi également, des bombardements ukrainiens dans une zone de la région de Donetsk contrôlée par l’armée russe ont fait cinq morts, selon les autorités d’occupation installées par Moscou.

Vendredi en Suède, le président Zelensky a insisté sur le fait que l’Ukraine deviendrait « plus forte grâce au soutien de nos alliés ».

Mais, pour l’instant, la situation sur le front n’est pas à l’avantage de l’armée ukrainienne, en manque d’hommes et de munitions, face à des troupes russes confiantes.

Vendredi, le ministre russe de la Défense, Andreï Beloussov, a affirmé que son armée avait conquis « 880 km2 » depuis le début de l’année sur le territoire ukrainien, où elle revendique régulièrement des avancées sans néanmoins réaliser de réels progrès pour l’instant. percée.

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