Le fleurettiste français, champion du monde en 2022, a été éliminé dès le premier tour du tournoi individuel du Grand Palais, dimanche.
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Toute sa détermination, la grandeur du cadre et le soutien d’un public incandescent n’ont pas suffi. Sur la piste sous les jeux de lumière de la verrière bâchée du Grand Palais, la première Française en lice, Ysaora Thibus, a été éliminée dès le premier tour du tournoi de fleuret féminin, dimanche 28 juillet. La native des Abymes, en Guadeloupe, s’est inclinée face à la Polonaise Julia Walczyk-Klimaszyk (15-12), numéro 5 mondiale, au terme d’un match acharné.
Portée par un public déjà en furie avant midi, Ysaora Thibus a livré une prestation solide et tenu longtemps son adversaire en échec. Après avoir pris l’avantage 12-11, elle a fini par céder sur les dernières touches décisives. « J’ai fait un très bon match aujourd’hui. En tout cas j’ai donné du fil à retordre à mon adversaire, qui est un bon adversaire, j’aurais aimé aller plus loin, mais c’est tout. »souffla-t-elle, très émue, en zone mixte peu après la fin de son match.
Avec cette défaite, Ysaora Thibus dit déjà adieu à ses ambitions individuelles pour les Jeux Olympiques de Paris qui lui ont presque glissé entre les doigts. « Il y a eu beaucoup d’obstacles, c’est sûr. Souvent, cette saison, je ne me voyais même pas participer aux Jeux olympiques. »elle a reconnu avoir parcouru un long chemin et un début d’année 2024 rempli de difficultés.
« Sportivement, c’est peut-être seulement ce matin que j’ai pu stresser comme d’habitude, car avant, je ne me permettais pas de penser à tout ça. »
Ysaora Thibus, vice-championne olympique par équipes en 2021en zone mixte
Il y a d’abord eu la suspension provisoire après des résultats anormaux à un test antidopage, survenue début février, et qui l’a éloignée de la compétition pendant plusieurs mois. Ysaora Thibus avait plaidé la cause « contamination par des fluides corporels » via son compagnon, un ancien escrimeur de haut niveau. Elle avait finalement obtenu gain de cause auprès du tribunal disciplinaire antidopage de la Fédération internationale d’escrime, qui n’a prononcé aucune sanction à son encontre, lui permettant de participer aux Jeux de Paris.
Mais l’affaire l’a suivie jusqu’à moins d’une semaine avant le début de la compétition, au cours de laquelle elle a appris l’appel de l’Agence mondiale antidopage dans son cas, appel qui n’avait pourtant pas d’effet suspensif. « Jusqu’à la fin je ne me rendais pas compte que j’allais le faire, avec tout ce qui s’est passé, six jours avant les Jeux, avoir un coup dur, peut-être ne pas pouvoir les faire »confia l’escrimeur.
Dimanche, elle a également dû faire face à une blessure au genou contractée aux Championnats d’Europe de Bâle en juin, lors de son retour à la compétition, ce qui l’a inévitablement gênée. « Peut-être que je voulais jouer un jeu trop proche de ce que j’aurais fait si je n’avais pas eu de problème au genou. Je manquais de mobilité, je n’arrivais pas à enchaîner certaines touches. »
Éliminée en individuel, elle a encore une chance de briller dans l’épreuve par équipes, avec ses coéquipières aux manettes. « En équipe, ce sont des relais à cinq touches, je suis présente et je vais tout donner pour les filles, pour cette équipe »a-t-elle assuré. Pour tenter de prolonger un peu le rêve des Jeux.