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Ysaora Thibus blessée et maudite, ses Jeux toujours compromis

Le destin s’abat sur Ysaora Thibus. La leader de l’escrime française souffre d’une « blessure ligamentaire » au genou gauche à moins de six semaines des Jeux olympiques de Paris, dont elle a déjà quasiment renoncé en raison d’une procédure antidopage.

« Il y a une blessure ligamentaire avérée. Il n’y a pas de rupture, a priori”a expliqué le directeur technique national français Jean-Yves Robin. « Ce qui veut dire qu’elle pourrait potentiellement participer aux Jeux, c’est pour cela que nous prenons trois ou quatre jours pour voir exactement la nature de cette lésion. »

La vice-championne olympique de Tokyo, Ysaora Thibus, a quitté l’hôpital avec une orthèse et des béquilles. Elle doit être rapatriée au plus vite en France pour procéder à des examens complémentaires, a-t-il ajouté sans pouvoir préciser quel ligament était touché.

La fleurettiste a dû abandonner mercredi matin les Championnats d’Europe de Bâle lors de son deuxième match des phases de groupes, pour son retour après cinq mois d’absence des pistes en raison d’une procédure antidopage. L’année 2024 que le tireur de 32 ans espérait être l’année de la consécration se transforme en malédiction. Ces Jeux olympiques semblent vouloir la refuser. A Paris, elle rêvait d’une première médaille olympique individuelle. L’une de celles qu’elle a présentées la veille de l’annonce de sa suspension provisoire.


« Toute la malchance s’est accumulée »

Jean Yves Robin

Après une première alerte dès sa première attaque mercredi, la championne du monde 2022, de retour avec le genou gauche bandé, s’est effondrée au bout d’une dizaine de secondes face à la Grecque Maria Stamos. «Je l’ai vue et je l’ai entendue parce qu’elle a crié. J’ai tout de suite su que ce n’était pas anodin.» confie sa coéquipière Pauline Ranvier, abattue. Cela m’a affecté sur le plan humain car voir un coéquipier et un ami sur le terrain, ça fait bizarre.

« Quand j’ai fini ma poule, je ne savais pas qu’elle était blessée mais en la voyant sur la table de massage, j’ai tout de suite compris », témoigne une autre Bleue Eva Lacheray. Dans la foulée, Ysaora Thibus boitait péniblement dans une camionnette. De la glace était attachée autour de son genou qu’elle avait du mal à plier.

« Toute la panoplie de la malchance s’est accumulée », souffle Jean-Yves Robin. Après l’ostarine, un agent anabolisant, détecté lors d’un contrôle antidopage le 14 janvier lors de l’étape de Coupe du monde qui a conduit à sa suspension provisoire, le tireur des Abymes, du nom de sa ville d’origine guadeloupéenne, a cru voir enfin le lumière.

Ysaora Thibus avait en effet inauguré la verrière du Grand Palais, théâtre des épreuves olympiques, lorsque le mois dernier, le tribunal antidopage de la Fédération internationale (FIE) a reconnu la contamination via son compagnon, l’ancien escrimeur américain Race Imboden.

Une suspension provisoire pénalisante ?

Un soulagement, même si des recours de diverses autorités, dont l’Agence mondiale antidopage (AMA), sont encore possibles. En fait, cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête la privait également d’un entraînement spécifique. Provisoirement suspendu, le triple médaillé individuel aux Mondiaux s’est vu interdire l’accès aux structures fédérales ainsi qu’à tous les clubs affiliés à la Fédération, en vertu de la réglementation antidopage.

« Peut-être qu’elle n’avait pas encore tout son soutien, avec le stress de la compétition, avec cette intensité… On ne pourra pas s’empêcher de faire un lien, mais je pense que ce n’est pas vraiment le cas. malchance’» précise le directeur général de l’épée Yann Détienne.

Outre Ysaora Thibus, les Bleus seront privés d’Anita Blaze pour l’épreuve par équipes dimanche, victime d’une commotion cérébrale. La 24e tireuse mondiale a reçu à trois reprises le projectile de son adversaire au visage en seizième de finale.

Déjà victime d’une commotion cérébrale l’été dernier lors des Championnats du monde de Milan, Anita Blaze est restée hors des pistes d’escrime pendant un mois et demi mais « il n’y a pas de problème avéré pour les Jeux », estime Jean-Yves Robin.

Le duo doit être remplacé par Solène Butruille, 83e mondiale, et Constance Catarzi, 68e mondiale, au moins dimanche. La décision de sélection pour les JO avait déjà été retardée jusqu’au 5 juillet compte tenu de la procédure antidopage qui menaçait Thibus.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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