Vendée Globe
« Et apparaît soudain face au vent, le véritable héros de tous les temps. » Si Charlie Dalin a remporté le Vendée Globe mardi, Yoann Richomme a fait le show pour sa deuxième place. Le ponton et le public, levé tôt, vibraient au son des musiques d’Indochine. Musique choisie par le skipper de Paprec Arkéa pour venir amarrer son Imoca en très bon état. « Nous avons constitué une belle équipe et nous avons réalisé une copie technique presque parfaite : le bateau n’a rien. J’ai entendu : il a cassé ceci ou cela, ça m’a fait rire », a-t-il déclaré au public depuis la tribune.
« J’ai failli heurter un chalutier deux jours après le départ »
Il a un peu ralenti la nuit dernière pour franchir la ligne au bon moment et enchaîner l’entrée dans le canal : « J’avais envie de bien m’amuser. J’ai passé la dernière nuit à slalomer parmi mes amis pêcheurs. Ses amis pêcheurs qui ont failli stopper son Vendée Globe au bout de deux jours.
Juste après la ligne d’arrivée qu’il a franchie à 7h12 après 65 jours 18h10’02 » (retrouvez la cartographie en direct du Vendée Globe), Richomme a avoué : « Je ne l’ai dit à personne mais mon Vendée Globe aurait pu arrêté au cap Finisterre, j’ai failli heurter un chalutier, il est passé à dix mètres !
Mais cet accrochage évité, il est entré complètement dans sa course et il a fait ce qu’il avait prévu, ou presque. Ses amis et proches ont fait le déplacement aux Sables d’Olonne ce mercredi : le visage de Yoann en carton, comme aux Jeux Olympiques, des pancartes « On t’aime Yoann », tenus à bout de bras, ses fans ont donné de la voix et il a donné ils reviennent bien.
« J’espère que vous ne reviendrez pas nous déranger dans quatre ans. »
Ses parents étaient tout sourire au pied du bateau : « C’est fini », dit sa mère Sylvie, soulagée. Nous sommes heureux pour lui. Nous sommes très heureux de ce qu’il a fait. Nous revenons à la vraie vie. Il y avait beaucoup d’anxiété. Nous n’avons pas beaucoup dormi. Mais il y a eu des petites joies en chemin car avec Yoann, il y a toujours des moments très agréables. Lui aussi est revenu à la vraie vie avec son épouse Margaux et ses filles, montées à bord pour remonter le célèbre canal sous les applaudissements. Charlie Dalin, le grand gagnant, est également venu le féliciter : « J’espère que vous ne reviendrez pas nous déranger dans quatre ans ! » », plaisante Richomme, fier de la « copie qu’il a faite sur ce tour du monde ».
Sur le ponton, il déclare aux micros : « Ce fut un immense plaisir de partager cette tournée avec Charlie, avec qui j’ai déjà tant partagé. Cela fait quinze ans que nous combattons sur différents circuits et nous nous connaissons depuis le début des années 2000. C’est une histoire exceptionnelle en soi. Mais comme il l’a admis, il « est tombé sur quelqu’un de plus fort que moi. De toute évidence, Charlie était imbattable, stratosphérique. Je suis ravi pour lui qu’il puisse avoir une petite revanche sur le passé (il a perdu la Solitaire du Figaro de cinq minutes). C’était un compétiteur presque imbattable. Il y a quatre ans, Dalin avait terminé deuxième pour s’imposer cette fois-ci : « Si c’est écrit comme ça, je prends… » Rendez-vous en 2028.