« La France n’investit pas assez dans son écosystème de recherche, il y a très peu de perspectives pour les chercheurs français« , prévient la directrice générale de l’Institut de recherche Pasteur, Yasmine Belkaid, qui a travaillé 30 ans aux Etats-Unis. « Il y a 0,3% d’investissement en France pour la recherche fondamentale, contre 1% en Allemagne : réduire encore plus est irresponsable. Nous allons atteindre un point de non-retour. Il est temps de se réveiller et de prendre conscience que la France compte des scientifiques extraordinaires qu’il ne faut pas abandonner. Les solutions de demain sont entre les mains de la recherche.«
« La science et la recherche sont une nécessité dans une démocratie »explique le chercheur d’origine algérienne. « Il est plus facile de faire des coupes budgétaires dans le domaine scientifique car il s’agit d’un investissement à long terme. La science est peut-être aussi inquiétante parce qu’elle est un élément de vérité. Avoir des gens qui peuvent dire les choses telles qu’elles sont peut être dérangeant. » Yasmine Belkaid ajoute, en référence à la multiplication des discours anti-vax ou covid-sceptiques, que « nous vivons à une époque de relativisme. Avoir une société dans laquelle nous investissons moins dans la recherche nous rend vulnérables à ce type de discours.«
18ème édition de « Pasteurdon »
L’Institut de recherche Pasteur lance ce mercredi 9 octobre pour la 18e fois sa campagne « Pasteurdon ». « Les dons nous permettent de rester un écosystème de recherche dynamique et puissant« , explique le directeur de l’Institut. « Cet argent aidera les jeunes scientifiques à faire des découvertes, contribuera à former les scientifiques de demain et à maintenir un écosystème de risques et de rêves. Donner 10 euros, 5 euros, c’est faire un geste pour dire « ceci est mon pays, ma société, mon institut ». Je veux investir dans l’avenir.' »
Cette année, les dons seront principalement alloués à quatre domaines principaux : la recherche sur les cancers et les maladies neurologiques, la recherche sur les maladies liées au vieillissement, l’étude des infections pendant la grossesse et la lutte contre les maladies liées aux changements environnementaux. et le climat. « Nous devons nous positionner rapidement pour répondre à cela. Par exemple, en modifiant notre environnement et en prenant trop d’antibiotiques, nous avons permis l’émergence de microbes de plus en plus résistants.«
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