Yannick Morez : « L’État nous a abandonnés face à l’extrême droite »

« Nous nous sommes retrouvés seuls face à l’extrême droite. Yannick Morez, le maire démissionnaire de Saint Brévin les pins, en Loire Atlantique, a exposé, devant la commission des lois du Sénat, ce mercredi 17 mai, à travers une chronologie minutieuse commençant en 2016, les cascades de dysfonctionnements de l’État et de ses représentants qui ont conduit lui, le 10 mai, de démissionner et de quitter le territoire de sa commune. L’Edile a dénoncé l’inaction des forces de gendarmerie, du procureur de la République, du préfet et du sous-préfet, des ministres et même du président de la république, tous interpellés, certains à plusieurs reprises, au cours des deux dernières années, depuis la Collectif Préservation Pierre Attelée et ses alliés de la fachosphère commencent à semer la terreur dans sa commune.
L’extrême droite, comme elle l’avait fait à Callac, dans les Côtes d’Armor, a multiplié, ces derniers mois, les attaques violentes contre le projet de l’Etat d’installer un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. asile (cada), à Saint Brévin les pins. Prospectus haineux, menaces sur internet contre des conseillers municipaux, contre le directeur de l’école et celui de l’association des parents d’élèves, intimidation du maire lors de commémorations officielles, manifestations violentes, dégradations, incendie du véhicule de l’élu… « La gendarmerie a, à chaque fois, répondu qu’elle ne pouvait rien faire au nom de la liberté d’expression, a expliqué Yannick Morez. Le préfet ne m’a parlé au téléphone que deux fois. Le 22 mars, après l’attaque criminelle de mon domicile et le jour où j’ai annoncé ma démission. Quand il dit qu’il me parlait régulièrement, il ment effrontément. Il n’a pas non plus organisé de réunion publique sur le projet cada. La municipalité, dès le début du processus, a dû se débrouiller seule pour communiquer avec la population. »
Ce mercredi 17 mai, en fin d’après-midi, Elisabeth Borne, Premier ministre, devait recevoir l’édile bafoué à Matignon. Le matin même, elle demande au préfet de ne pas accepter sa démission. « Le gouvernement est de son côté, a-t-elle déclaré mardi devant l’Assemblée nationale. Je suis conscient que condamner ne suffit pas et mon gouvernement prend à bras-le-corps la question des violences contre les élus. »veiller à ce que les préfets, policiers ou gendarmes « se tenir aux côtés des élus ». Les faits décrits avec précision par l’intéressé, devant les sénateurs, démentent catégoriquement ces propos.
Un groupe d’extrême droite attaque des étrangers à Paris
Dans la soirée du mardi 16 mai, le groupe d’extrême droite Les indigènes, composé d’anciens voyous de Génération Identitaire, s’est rassemblé pour scander des slogans hostiles à l’association Utopia 56 et aux 400 jeunes étrangers isolés, devant l’école désaffectée où ils trouvèrent refuge, à Paris. « Malgré la menace, le gouvernement laisse faire »dénonce l’association. « Il est temps que l’Etat réagisse, organise une opération de mise à l’abri digne de ce nom avant que la pègre d’extrême droite ne mette ses menaces à exécution », a commenté pour sa part Ian Brossat, adjoint (PCF) à la mairie de Paris.
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