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Yahya Sinouar s’impose comme le nouveau leader incontesté du Hamas

Le chef de l'aile politique du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinwar, assiste à un rassemblement de soutien à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, dans la ville de Gaza, le 1er octobre 2022.

Caché dans les tunnels de Gaza et traqué par Israël, Yahya Sinouar émerge comme le leader incontesté du Hamas. Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 contre l’Etat hébreu, qu’il a planifiée avec la branche armée du mouvement islamiste, l’insaisissable chef du Hamas dans la bande de Gaza a déjà imposé sa vision intransigeante sur le cours de la bataille ainsi que dans les négociations pour un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne. Mardi 6 août, la direction du Hamas l’a élu à la tête du bureau politique pour succéder à Ismaïl Haniyeh, assassiné à Téhéran le 31 juillet, dans une attaque attribuée à Israël.

« C’est un message d’unité, de cohésion interne et de force du Hamas d’avoir pu élire son leader, à l’unanimité, en quelques jours seulement. C’est une réponse forte à Israël et (au Premier ministre Benjamin) Netanyahou qui prétend avoir détruit le Hamas »« La nomination de Yahya Sinwar est, à bien des égards, un geste de défi du Hamas envers Israël, à un moment où sa branche armée est affaiblie après dix mois de guerre, où son chef a été assassiné et où de nombreux autres responsables ont été tués », a déclaré Ibrahim Fraihat, professeur de résolution des conflits à l’Institut de Doha pour les études supérieures.

« Le mouvement ne cède pas à la pression et met en avant l’homme responsable des attentats du 7 octobre, considéré par beaucoup comme un partisan de la ligne dure. Si Israël, les Etats-Unis et leurs alliés dans la région et au-delà espéraient soumettre le Hamas par la force, la réponse sera un Hamas plus radical. »analyse Khaled Hroub, spécialiste du Hamas à l’université Northwestern au Qatar. L’accession de Yahya Sinouar au bureau politique du Hamas n’augure pas, en effet, d’un assouplissement de la position du mouvement dans les négociations que Washington tente de relancer, avec les médiateurs égyptien et qatari, dans l’espoir de stopper l’escalade en cours entre Israël et l’Iran.

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Dirigeant du Hamas depuis 2017, exilé au Qatar, Ismaïl Haniyeh incarnait le visage diplomatique du mouvement islamiste. Partisan de la lutte armée pour parvenir à la création d’un État palestinien, le dirigeant de 62 ans était pourtant favorable à un accord de cessez-le-feu avec Israël et avait publiquement soutenu la solution à deux États. À l’opposé, Yahya Sinouar apparaît comme une figure plus intransigeante, bien que pragmatique, qui a replacé le Hamas dans la lutte armée la plus radicale depuis le 7 octobre.

« Le boucher de Khan Younes »

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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