Yaël Braun-Pivet, le parcours éclair d’une femme issue de la société civile
Elle est l’un des symboles de cette génération de macronistes issus de la société civile qui a fait irruption dans la vie politique française en 2017. A bas le vieux monde. « Les Français ne veulent plus de politiques professionnels qui font carrière »Yaël Braun-Pivet s’est déclarée il y a deux ans. Réélue présidente de l’Assemblée nationale jeudi 18 juillet, à 53 ans, elle se lance pourtant dans une carrière politique qui prend de l’ampleur.
Première femme élue à la tribune en 2022, Yaël Braun-Pivet a pris la tête d’une institution où la coalition présidentielle avait déjà échoué à obtenir la majorité absolue. Elle a alors promis de « construire un consensus, des compromis ». Jeudi, affirmant avoir « a beaucoup innové à l’Assemblée nationale dans un contexte de majorité relative », Le nouveau fonctionnaire élu a promis de réunir « Très vite, les groupes politiques inventent de nouvelles méthodes de travail. Comme dans cette Assemblée il y a plusieurs blocs, il faut trouver d’autres façons de fonctionner pour essayer de chercher plus de dialogue, de compromis ».
Yaël Braun-Pivet a appris le métier. Non sans mal. « Depuis que j’ai été élu en 2017, ce sont les montagnes russes ! »elle a déclaré dans Le Parisien26 juin 2022. Enthousiaste depuis 2016 pour le projet d’Emmanuel Macron, elle devient députée de manière inattendue l’année suivante dans le 5et Députée dans la circonscription des Yvelines, elle devient dans la foulée présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale. Élue à la surprise générale à un poste traditionnellement réservé aux parlementaires aguerris, ses débuts sont difficiles. Sa maladresse l’expose à un redoutable procès pour incompétence. Elle se retrouve en première ligne dans l’affaire Benalla. Parce qu’elle refuse de convoquer des proches du président de la République, elle est accusée de protéger l’Elysée. « intense et fondateur »dira-t-elle. D’autres suivront : la crise des « gilets jaunes », la crise sanitaire…
Ni pratiquante ni croyante, comme elle se définit, petite-fille d’un tailleur juif polonais installé en France pour fuir l’antisémitisme dans les années 1930, elle est depuis la cible de menaces et d’insultes antisémites.
Fibre sociale
Mais Yaël Braun-Pivet ne se laisse pas impressionner. Cette détermination sera précieuse dans son accession au perchoir de l’Assemblée nationale. Elle a tenté sa chance en 2018, mais a dû s’incliner devant Richard Ferrand. En 2022, elle repart à l’attaque. Pourtant, cela fait à peine plus d’un mois qu’elle est nommée ministre des Outre-mer dans le gouvernement d’Elisabeth Borne. Qu’importe, elle a démissionné. Et tant pis si l’Elysée ne le voit pas d’un bon œil. La favorite est la députée du 1D circonscription des Français établis hors de France, Roland Lescure. Mais elle s’affirme au sein du groupe macroniste, avant de remporter l’élection.
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