Y a-t-il encore des athlètes amateurs aux Jeux Olympiques ?
En 2023, le vainqueur du tournoi de golf de l’US Open a empoché 3,6 millions de dollars (environ 3,3 millions d’euros). Le vainqueur de l’édition 2024, qui débute jeudi 13 juin sur le parcours de Pinehurst en Caroline du Nord (États-Unis), devrait repartir avec un chèque d’un montant similaire.
En ajoutant leurs contrats publicitaires, les golfeurs professionnels comptent parmi les athlètes les mieux payés au monde. Cela ne les empêche pas de pouvoir participer aux épreuves olympiques de Paris 2024.
Depuis les années 1980, l’amateurisme n’est plus requis pour pouvoir concourir aux JO et les sportifs millionnaires peuvent rêver d’une médaille d’or, comme les joueurs de tennis habitués aux titres du Grand Chelem ou les basketteurs de la NBA.
Athlètes officiellement amateurs
Même si la distinction entre professionnels et amateurs s’avère parfois difficile à faire, il existe encore aux Jeux des concurrents dont le statut est officiellement amateur : le sport n’est pas légalement leur métier, dans la mesure où ils ne sont pas salariés d’un club, contrairement aux footballeurs, basketteurs. joueurs ou joueurs de rugby.
Ces athlètes ne sont pas non plus membres d’une association de joueurs professionnels, comme le sont les joueurs de tennis et les golfeurs qui vivent de leurs gains en compétition. Au final, leur mode de vie est très loin de celui des stars des verts. D’autant que beaucoup ne sont pas débordés par les offres des sponsors…
Cela vaut également pour le sport majeur du programme olympique, l’athlétisme. Si les meilleurs sprinteurs ou marathoniens de la planète gagnent très bien leur vie grâce à la course à pied, ce n’est pas vraiment le cas des lanceurs de javelot ou des spécialistes de la marche.
C’est encore plus vrai pour les sports moins médiatisés, comme l’escrime, la lutte ou le tir à l’arc.
Les sportifs aidés par l’Etat en France
En France, de nombreux sportifs dépendent du soutien financier des collectivités locales ou de l’État, qui leur assurent un revenu de base et un statut social. Cela prend la forme de bourses, d’aides spécialisées et de conventions permettant d’accéder à des emplois réservés aux sportifs de haut niveau du secteur public ou privé, avec des horaires de travail flexibles.
La judokate Sarah-Léonie Cysique, médaillée d’argent à Tokyo en 2021, bénéficie par exemple d’un accord avec la SNCF. Elle est agent de gare au sein de l’équipe d’assistance rapide de la compagnie ferroviaire qui a développé une politique sportive pionnière pour soutenir les champions.
Mais certains ont tout de même été contraints de demander de l’argent pour financer leur préparation en ouvrant des cagnottes en ligne. Alexandra Tavernier, médaillée de bronze aux Mondiaux en 2015 et 4e au lancer du marteau à Tokyo en 2021, a lancé un appel aux dons sur Leetchi, une plateforme de financement participatif.
Bourses de solidarité olympique
La question des moyens financiers pour pouvoir participer aux Jeux est encore plus cruciale dans les pays les moins riches. A travers son programme de solidarité olympique, le Comité International Olympique (CIO) attribue des bourses aux athlètes représentant les Comités Nationaux Olympiques (CNO) qui n’ont pas les moyens de soutenir financièrement leurs athlètes.
« Pour Paris 2024, près de 1 300 bourses individuelles ont déjà été attribuées à des athlètes de 145 CNO », explique le CIO. Douze athlètes africains ont pu venir terminer leur préparation en France, à Petit-Couronne (Seine-Maritime), dans le but de tenter de se qualifier pour les Jeux de Paris 2024.