XV de France – Jeronimo De La Fuente (Argentine) : « À Mendoza, les supporters sont comme les Catalans »
C’est dans un français parfait que le trois-quarts centre de l’Usap a – gentiment – lancé les hostilités à la veille du premier test. Une manière de promettre aux Bleus 80 minutes très chaudes, dans un stade annoncé à guichets fermés et chaud comme la braise…
Il s’est présenté avec le sourire, mais avec les Argentins, mieux vaut ne pas trop compter sur lui. Centre de l’Usap depuis quatre ans, Jeronimo De La Fuente était probablement le joueur le mieux placé pour expliquer le contexte étrange de cette rencontre, aussi particulière pour les Blues que pour leurs hôtes…
« C’est notre premier match depuis la Coupe du monde, avec un nouveau sélectionneur. Il n’y a pas grand chose qui a changé au niveau du rugby, on est dans la continuité de ce qui a été fait avec Cheika, le même groupe est quasiment le même mais c’est un nouveau départ, on veut retrouver notre niveau habituel. Et en plus, c’est contre la France… On est nombreux à jouer en Top 14 (9 au total, NDLR)c’est donc un adversaire très spécial pour nous. »
« C’est différent sans Dupont et Ntamack, mais ceux qui sont là ne sont pas mauvais »
Et d’autant plus inhabituel que, les « primes » françaises étant restées à domicile, le XV de France se présente sans réelles références chez les Pumas. « C’est une équipe sans ses Toulousains, sans ses stars qui sont là normalement, a admis De La Fuente. Les joueurs qui sont là ne sont pas mauvais, il faut les respecter et faire ce qu’il faut pour gagner. C’est différent sans Dupont, sans Ntamack mais c’est une opportunité à saisir pour les autres joueurs. Comme Attissogbé ou Gailleton, il y a beaucoup de jeunes joueurs et c’est dangereux pour nous. »
La pression supplémentaire est d’autant plus réelle pour les Argentins, dans une certaine obligation de résultat à domicile, qui plus est dans un Estadio Malvinas Argentinas à guichets fermés depuis de nombreuses semaines, et annoncé bouillant pour la réception des Blues, avec deux tribunes debout réputées pour générer une ambiance taurine et une immense fosse autour du terrain, comme pour amplifier cette sensation d’arène de combat… « Les supporters ici, ils sont comme les Catalans ! rit De La Fuente. « Cela ajoute un peu de pression mais ça reste un match de rugby, certains ne seront pas dépaysés. J’ai quelques amis en face de moi, ainsi qu’un entraîneur (Patrick Arlettaz, NDLR) pour qui j’ai beaucoup de respect et qui m’a beaucoup appris à l’Usap. On a un peu discuté cette semaine, mais pas trop, c’est difficile quand c’est son adversaire… Ça va être un grand match. » Qui est désormais définitivement lancé…