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XV de France – Fin des « soirées de cohésion » alcoolisées et sanctions financières : ce que contient le futur cadre de vie des Bleus

Les affaires de l’été vont amorcer un profond changement dans les mentalités et les pratiques en équipe de France. Il s’agissait d’une promesse de campagne du président Grill, réélu depuis. Des propos qui se concrétisent dans un document « contrat de confiance » présenté aux joueurs ce lundi. Voici ce dont vous devez vous souvenir.

Le contexte

C’est ce lundi que Fabien Galthié et son staff, également accompagnés de Jean-Marc Lhermet, ont présenté aux joueurs du XV de France leur « projet de performance renforcé pour le rugby français ». Un document de 29 pages et 20 actions identifiées, né des affaires de l’été en Argentine (Jegou-Auradou, Jaminet) mais aussi de langues qui se sont soudainement déliées, sur les dérapages des joueurs lors de soirées trop alcoolisées. « Il n’y a pas que les joueurs qui sont absents. » a également précisé le président de la FFR Florian Grill, alors en campagne pour sa réélection.

Partant de cette séquence particulièrement négative, Grill et son vice-président Jean-Marc Lhermet (en charge des équipes de France) avaient promis d’imposer un nouveau cadre de vie, plus strict, plus en phase avec la quête de performance qui doit habiter ces Bleus. « Il y aura un avant et un après. A le moment où toutc’est calculé, pesé, où les données et la nutrition jouent un rôle majeur à l’entraînement, on ne comprend pas ces soirées alcoolisées avant cinq heures du matin« .

Ce cadre de vie, le joueur sélectionné devra le signer « au moins une fois par saison ». En voici les faits marquants, répartis en trois volets (prévention, organisation, évaluation-sanctions) et 20 actions. Elle a été établie après quatre semaines et plus de cinquante entretiens avec des acteurs du rugby professionnel et du monde sportif (joueurs et dirigeants d’équipes de France, présidents et entraîneurs de clubs professionnels, représentants de fédérations étrangères, de syndicats ou d’institutions sportives hors rugby). Un document présenté aux 42 Bleus convoqués en début de semaine à Marcoussis et que le Midi Olympique a pu consulter.

L’organisation : l’alcool dans le viseur

Parmi les mesures recommandées et présentées aux joueurs, le rapport à l’alcool est central. Avec cette recommandation, d’emblée : « Interdire au staff et aux joueurs du« Consommation d’alcool par l’équipe de France dans certaines circonstances comme sur les lieux de spectacles. » Quels lieux sont définis comme suit : « Ltous les lieux associés à la performance (stade, vestiaires, CNR, etc.) et aux transports (bnous, avions, etc.). L’interdiction prend effet lundi pour les matches se déroulant le week-end. »

Si des cas exceptionnels seront accordés, en accord avec la FFR, un paragraphe est plus particulièrement adressé aux joueurs mineurs des équipes de France de jeunes, pour d’éventuelles consommations d’alcool les concernant ou leur entourage. Sur ce sujet, la FFR se veut stricte. « Interdiction totale de la consommation d’alcool dans tous les lieux où se trouvent des mineurs (stage, transports, hôtel, chambres, etc.). Cette mesure doit également être appliquée aux membres du personnel et aux encadrants encadrant des mineurs. »

Finalement, la FFR décrète l’interdiction » au sein des équipes nationales, tous les divertissements basés sur la consommation d’alcool. » Dans le viseur, les fameuses « soirées de cohésion » qui pourraient être organisées par le staff lui-même. Les soirées accordées seront désormais « dans des lieux privatisés qui bénéficieront d’une sécurité adaptée » organisé par RAID.

Pour garantir le bon respect de toutes ces mesures, qu’elles concernent l’alcool ou les drogues, la FFR travaille en collaboration avec la LNR sur un règlement intérieur qui permettrait de réaliser des tests ponctuels. « Les tests pourraient être effectués (pour être arbitrés) : en plus de ceux réalisés de manière inopinée par l’AFLD avant les réunions ; sur la base de soupçons de consommation d’alcool et de drogues » précise le document de la charte de vie.

Une mesure « Mehdi Narjissi » sur les responsabilités des dirigeants

Parmi les 20 mesures préconisées par la FFR, une est directement liée à la disparition tragique du jeune Mehdi Narjissien août dernier au large du Cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud). A ce sujet, les différents encadrants alors présents sur place ont depuis rejeté faute et responsabilité, par l’intermédiaire de leurs avocats. Une situation que la Fédération ne compte plus voir se reproduire, précisant « le rrôle et missions du staff des équipes de France, préalablement à leur nomination ». Plus précisément, concernant ces équipes de France de jeunes pouvant inclure des mineurs, la FFR ne souhaite plus s’arrêter aux « compétences rugbystiques » des dirigeants : « Dans le cas d« Encadrement de mineurs, nécessité de vérifier les compétences de chaque membre du personnel (équivalences du Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Directeur (BAFD) et dans le cadre d’activités hors rugby) »

Prévention : responsabilisation et éducation des acteurs

Dans le domaine dit de la « prévention », la FFR entend responsabiliser les membres de l’équipe pour en faire des ambassadeurs, « intervenir auprès des clubs amateurs engagés dans des actions citoyennes » notamment liés à la santé (cancer, diabète, obésité…), au retour à l’emploi ou à la cohésion sociale. Les joueurs du XV de France masculin devront également entreprendre des interventions ponctuelles auprès des équipes de France de jeunes.

Lors des rassemblements, les joueurs des équipes de France participeront à des ateliers sur l’usage des réseaux sociaux, l’impact des drogues et de l’alcool sur la performance, les violences sexuelles et sexistes, les discriminations, l’automédication et la prise de produits dopants ou encore les questions morales et sexuelles. harcèlement afin de limiter le glissement. Ces ateliers pourront être suivis d’un « examen » sous forme de quiz dont le résultat pourra « conditionner la sélection d’un joueur en équipe de France ».

Santé mentale Les joueurs seront également pris en compte, avec des évaluations psychologiques des joueurs à réaliser en lien avec la LNR.

Pour contrer les pratiques addictivesla FFR entend encore « développer la cohésion d’équipe sans soirées alcoolisées ». On peut alors lire dans le document le projet de «réunir les joueurs autour d’un événement ou d’un objet », « organiser des sorties complémentaires (stages de pilotage avec le Team Renault, tournois de golf, courses hippiques…) »ou même « impliquer des sportifs « hors rugby » considérés comme exemplaires dans le cadre de vie.

Enfin, toujours dans un souci de pédagogie, la FFR souhaite « mobiliser les anciens joueurs du XV de France comme « parrains »/« marraines » des équipes de France de jeunes ». Surtout, afin de limiter les glissements, un système de parrainage sera mis en place « pour les nouveaux arrivants au sein des équipes de France. » La FFR précise : « Le rLe rôle du « sponsor » sera de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants dans les équipes de France. (…) Le parrain sera également responsable du comportement du nouvel arrivant lors des moments de vie collective ou de célébrations, sur le modèle adopté par la Fédération galloise. »

Sanctions : les joueurs touchés au portefeuille

Pour veiller au respect de ce nouveau cadre de vie, la FFR met en œuvre des actions préventives mais aussi une échelle de sanctions. Qu’elle définit ainsi :

  • Sévérité niveau 1 : recadrage formalisé par le staff technique.
  • Sévérité niveau 2 : recadrage formalisé par les autorités sportives (vice-président en charge du haut niveau et DTN).
  • Gravité de niveau 3 : ouverture d’une procédure disciplinaire par les autorités souveraines (président et/ou secrétaire général).

Vient ensuite l’aspect financier, sur lequel les joueurs des équipes de France pris en faute seront également impactés via le « bonus éthique » :

  • Le joueur nn’a subi aucun ajustement durant le rallye : il reçoit 100% de son bonus.
  • Le joueur a subi un ajustement de niveau 1 : il reçoit 80% de son bonus.
  • Le joueur a subi deux ajustements de niveau 1 : il reçoit 60% de son bonus.
  • Le joueur a subi un ajustement de niveau 2 : il reçoit 40% de son bonus.
  • Le joueur a subi deux ajustements de niveau 2 : il reçoit 20% de son bonus.
  • Le joueur est poursuivi disciplinairement et sanctionné finalement : il ne reçoit pas sa prime. S’il n’est pas sanctionné, le joueur touche 20% de son bonus.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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