Son cri a gelé le temps sur la pelouse du stade Aviva samedi à Dublin, lors du choc du tournoi des Six Nations entre l’Irlande et la France. Ses larmes dans les vestiaires ont gelé ses partenaires avant de l’utiliser comme source de motivation supplémentaire. Son message sur les réseaux sociaux le lendemain a confirmé les peurs.
Sur une compensation de la deuxième ligne irlandaise Tadhg Beirne, qui est toujours débattue, le genou droit d’Antoine Dupont a craqué. Verdict pour la moitié de mêlée et capitaine du XV de France libéré à la 29e minute de la démonstration du Tricolor (27-42): rupture des ligaments croisés. Comme en 2018, contre ces mêmes adversaires. « Rendez-vous dans quelques mois », a lancé le champion olympique à 7 ans, évidemment perdu ce samedi contre l’Écosse et pour la fin de la saison avec son Toulouse Stadium Club. Antoine Dupont est sur le point d’avoir une opération et pourrait, dans un scénario idéal, pouvoir pour la prochaine visite de novembre 2025.
Deux techniques sont possibles. Dans le premier, il s’agit de prendre la face interne du genou, deux très longues tendons, allant jusqu’à la mi-cuisse, pour les diviser et les greffer à la place du ligament cassé. Dans la seconde, un tiers du tendon rotulien est pris, ainsi que deux fragments d’os, l’un venant de la rotule, l’autre du tibia. Dans les deux cas, nous percons les tunnels du fémur et du tibia afin de réparer la greffe.
« Il n’y a pas de meilleur processus que l’autre, tout le monde a leurs partisans, leurs spécialistes », souligne Xavier Gouyou-Beauchamps, chirurgien orthopédique à Bergerac, secrétaire général de l’Union of Surgeons of France jusqu’à l’année dernière. Les deux méthodes sont très bien établies aujourd’hui. Seule la différence, la première technique ne peut être utilisée qu’une seule fois, car compte tenu de leur longueur, les tendons pris ne se reproduisent pas.
Quelle est la durée de l’indisponibilité?
Le protocole est le même dans les deux cas. Ce n’est qu’au sixième mois pour une reprise de formation sous toutes ses formes. « Cela n’a rien à voir avec les séquelles de l’opération ou la solidité du nouveau ligament », ajoute Xavier Gouyou-Beauchamps. Ce qui prend du temps, c’est la vascularisation de la greffe. Tant que ce n’est pas fini, en évitant les mouvements de pivot. Antoine Dupont a déjà été là. Opéré en février 2018 de ce même genou pour une pause dans le ligament croisé lors du premier match du tournoi des Six Nations contre l’Irlande, la moitié de mêlée avait trouvé la compétition huit mois plus tard.
Son coéquipier au stade Toulouse et parmi les Blues Anthony Jelonch, victime d’une pause dans le ligament croisé du genou gauche contre l’Écosse le 26 février 2023, avait adopté les billards le 6 mars, puis avait un retour express. La troisième ligne avait repris l’entraînement après cinq mois et demi, en préparation complète pour la Coupe du monde, et avait disputé son premier match, la France-Uruguay (27-12) le 14 septembre lors de la phase de groupes, six mois et une semaine après l’opération … il a fallu sept mois et demi à Romain Ntamack, l’ouverture internationale de Toulouse, victime de la même blessure en pleine préparation de la Coupe du monde.
Une deuxième intervention sur le même genou est-elle problématique?
Pas immédiatement de toute façon. « Outre les risques d’infection inhérents à toute intervention, il n’y a pas grand-chose à craindre », souligne le chirurgien. Inévitablement, plus nous intervenons dans un endroit, plus vous pouvez avoir de petites perturbations. Les joueurs de rugby qui ont subi plusieurs opérations ou qui ont pris de nombreux accidents vasculaires cérébraux sont des candidats à l’arthrose des années 60. Ce sont souvent des prothèses du genou placées. Mais Antoine Dupont est jeune (28 ans), très musclé, ce qui est important pour la réadaptation, et très bien entouré. »»
Il devrait donc suivre un protocole classique et il pourrait pourquoi ne pas postuler, si tout se passe bien et à condition qu’il ait pu reprendre la concurrence avec le stade Toulouse avant cela pour trouver le rythme, dans le premier match du Blues lors de la tournée d’automne le 8 novembre contre l’Afrique du Sud. Vengeance contre les champions du monde, bourreaux des habits en quart de finale de la Coupe du monde 2023 (28-29) au Stade de France.