XV de France – « Certains joueurs ont déjà beaucoup joué », observe le directeur de la performance Nicolas Jeanjean
Au terme de la première semaine de préparation de la tournée de novembre, le directeur des performances Nicolas Jeanjean assure avoir retrouvé une forme homogène au sein du groupe tricolore. Il souligne toutefois que certains joueurs ont déjà beaucoup joué cette saison…
Pouvez-vous nous donner des nouvelles de Nolann Le Garrec ?
Je n’en ai pas encore. Il a subi un choc au genou lors de l’entraînement vendredi.. Nous n’étions pas très inquiets. Il marchait, tout allait bien. On a même failli lui permettre de participer à l’entraînement ce matin (samedi). Mais nous avons préféré ne prendre aucun risque et vérifier l’état du bleu.
Globalement, dans quel état de fraîcheur physique avez-vous trouvé les joueurs ?
C’est tout le problème de cette semaine de préparation sans match. L’idée est de trouver un équilibre dans la condition physique de nos joueurs. Certains joueurs ont déjà beaucoup « matché », avec huit matches de Top 14, ce qui représente une charge assez importante. Cette semaine a donc permis d’individualiser la charge collective afin de soulager certains joueurs qui avaient accumulé beaucoup de temps de jeu. Et à l’inverse de surexposer d’autres joueurs qui en avaient besoin. Ce fut vraiment une semaine intense de développement. Nous l’utilisions pour travailler mais aussi pour nous régénérer.
L’état de forme est-il homogène ou existe-t-il des disparités importantes ?
Dans l’ensemble, c’est assez cohérent. C’est souvent le cas à cette période de la saison. Les joueurs ont réalisé une bonne pré-saison. L’objectif est de laisser les joueurs récupérer durant cette phase pour qu’ils arrivent en novembre dans une forme optimale.
Comment l’état de forme des joueurs a-t-il pu influencer les choix opérés par le staff de Fabien Galthié concernant les joueurs désignés pour rejoindre leurs clubs mercredi dernier ?
Le choix est multifactoriel. Il y a évidemment leur état de forme, mais aussi le paramètre de leur exposition sur le terrain. Ces choix peuvent être répétés ou non. C’est une liberté que nous avons dans cette liste de 42 acteurs d’osciller entre différents aspects de ces choix pour entretenir une émulation collective assez forte.
Quel a été le focus de la semaine ?
Nous accordons une grande importance aux intensités de travail. La terminologie est large, mais globalement dans le rugby on exploite 80 à 85 % du potentiel des joueurs en accélération ou en vitesse. Notre objectif est d’augmenter ce pourcentage pour exploiter les flashs, espaces que nous cherchons à retrouver au sol. On cherche donc à monter le curseur le plus haut possible. Nous avons des méthodologies de formation pour y arriver. Cela a vraiment été une ligne directrice depuis le début du rassemblement. Et ce sera le cas tout au long de cette tournée.
La saison dernière a été particulièrement longue. Pensez-vous qu’il reste encore des traces de fatigue liées à cette surcharge ?
Tout dépend des profils. Mais notre méthodologie, qui consiste à laisser le plus de temps de repos possible pour avoir une vraie pré-saison et être dans la meilleure forme possible, porte ses fruits. Les joueurs sont arrivés en bonne forme, avec une petite disparité liée à leur plus ou moins temps de jeu.
Antoine Dupont, compte tenu de sa saison particulière, bénéficie-t-il d’un traitement privilégié ?
Antoine a eu un traitement différent. Jusque là, il était sur le projet de l’équipe de France 7. Depuis, il est revenu à quinze avec son club. Il correspondait. Tranquillement, il reprend sa charge de travail habituelle. Depuis, c’est dans la continuité. Depuis son arrivée, nous n’avons pas du tout adapté sa formation à son profil.
Y a-t-il un espoir de revoir prochainement des joueurs comme Uini Atonio ou d’autres qui n’ont pas pu être avec vous cette semaine de préparation ?
Nous travaillons en collaboration avec les clubs. Certains joueurs sont disponibles, d’autres ne conviennent pas car ils ont encore des pathologies persistantes. Il y a un vrai travail de suivi. On a une temporalité plus ou moins précise selon les pathologies. Mais je ne peux pas dire exactement quels joueurs seront disponibles.
Quels sont les joueurs qui vous ont surpris lors de cette première semaine ?
Nous avons la chance d’avoir les meilleurs joueurs, au niveau rugbystique et physique. Le rugby international a un aspect physique important. La moindre faiblesse est rapidement identifiée et devient une faiblesse pour l’équipe. Les joueurs qui sont donc sélectionnés sont au niveau. Ils viennent de vivre une semaine qui ressemble à une pré-saison. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu une charge de travail aussi lourde. Lors de la dernière minute d’entraînement ce matin (samedi), ils étaient un peu fatigués. Mais c’était nécessaire. Et on a vu des joueurs qui s’exprimaient parfaitement, qui savaient trouver des situations rugbystiques intéressantes, même fatigués. C’était vraiment intéressant.