X (ex-Twitter) trompe ses utilisateurs avec ses ticks bleus
La coche bleue du X : signe de confiance ou de tromperie ?
Au départ, la coche bleue était synonyme d’authenticité et de fiabilité sur le réseau social. Twitter ne l’accordait qu’après vérification du compte. Cependant, depuis son rachat par Elon Musk, le réseau social X a modifié les critères d’attribution de cette coche. Désormais, n’importe quel utilisateur peut obtenir cette vérification via un abonnement payant, détruisant ainsi son rôle de gage de confiance.
La Commission européenne, dans son avis du 12 juillet 2024, a dénoncé cette pratique comme trompeuse, affirmant que «N’importe qui peut s’inscrire pour obtenir un tel statut vérifié, ce qui compromet la capacité des utilisateurs à prendre des décisions libres et éclairées sur l’authenticité des comptes avec lesquels ils interagissent.«
« Selon nous, X ne respecte pas la législation européenne dans le domaine clé de la transparence, en utilisant des interfaces truquées et en induisant ainsi les utilisateurs en erreur, en ne fournissant pas un registre publicitaire adéquat et en bloquant l’accès aux données pour les chercheurs. La transparence est au cœur du DSA et nous nous engageons à garantir que toutes les plateformes, y compris X, respectent la législation de l’UE.« , a expliqué Margarethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne en charge de la politique de concurrence
X augmente le risque de désinformation
L’UE a rassemblé des preuves selon lesquelles des acteurs malveillants abusent de cette fonction de coche bleue pour diffuser de la désinformation et induire les utilisateurs en erreur. Cela pose un problème majeur de sécurité numérique, compromettant la capacité des internautes à distinguer les comptes authentiques des faux. Cette manipulation de la vérification crée un environnement propice à la diffusion de fausses nouvelles et à la manipulation de l’opinion publique.
Le manque total de transparence de X au cœur des accusations
X est également critiqué pour son manque de transparence concernant les publicités diffusées sur la plateforme et l’accès aux données pour les chercheurs. La Commission européenne a souligné que l’entreprise ne respectait pas ses obligations de transparence, ce qui entrave la capacité des régulateurs et des chercheurs à analyser et à comprendre la dynamique publicitaire sur la plateforme. Cette opacité permet à X de maintenir des pratiques potentiellement trompeuses et de maximiser ses revenus publicitaires sans avoir à rendre de comptes.
En septembre 2023, la Commission européenne avait déjà exprimé ses inquiétudes quant à la prolifération de fausses informations sur X. Suite aux attaques du Hamas contre Israël, une enquête préliminaire a révélé un nombre alarmant de contenus illicites et de propagande. La plateforme a été accusée de ne pas prendre les mesures adéquates pour modérer ces contenus.
Elon Musk, après avoir licencié massivement les équipes de modération, a défendu une approche radicale de la liberté d’expression, rejetant toute forme de régulation. Cependant, cette position a conduit à une augmentation des contenus préjudiciables, mettant en danger la sécurité et la stabilité des discussions en ligne.
Désinformation : de lourdes sanctions financières contre X ?
Les manquements de X pourraient entraîner de lourdes sanctions financières. Si les manquements sont confirmés, la Commission européenne pourrait imposer des amendes pouvant atteindre 6 % du chiffre d’affaires mondial annuel de X.
Pour les utilisateurs, les implications sont multiples. D’une part, la fiabilité des informations sur X est sérieusement compromise, ce qui rend difficile pour les utilisateurs de distinguer le vrai du faux. D’un autre côté, l’exposition accrue à des contenus illicites et préjudiciables présente des risques pour la sécurité et la tranquillité d’esprit des utilisateurs. Enfin, la dépendance accrue de la plateforme à des revenus publicitaires non transparents soulève des questions éthiques quant à l’exploitation des données des utilisateurs.