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« Woodclox », « Barons noirs »… les conseillers de Macron dans la tourmente depuis la dissolution

Si l’heure du bilan des élections législatives n’est pas encore venue, cela ne fait toujours pas du bien d’être un baron noir en politique. Depuis la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée, ses plus proches conseillers sont sous le feu des critiques même de la part de la majorité présidentielle.

« Les sols des ministères et des palais de la République sont pleins de cloportes (…) ils sont dans les sols, dans les rainures du parquet, c’est très difficile de s’en débarrasser », a déclaré jeudi le ministre d’Etat. Economie Bruno Le Maire sur TV5 Monde, visiblement en désaccord avec l’arbitrage présidentiel, comme une partie de son camp.

Roger-Petit et Charon sur la sellette

Les critiques visent particulièrement Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire du président, et Pierre Charon, ancien sarkozyste et « visiteur du soir » de l’Elysée, tous deux fins connaisseurs des arcanes du pouvoir.

« Il faut toujours se méfier de ceux qui nous entourent (…) Je sais qu’ils font souvent des petites phrases et des attaques pour leur argent », a de son côté dénoncé l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, prompt à distribuer des uppercuts depuis la dissolution du 9 juin.

Dans le secret du hors-champ, de ces échanges informels entre journalistes et ministres ou conseillers, tout est permis. Et leur attribution supposée ou réelle alimente toutes les spéculations. A ce petit jeu, l’entourage d’Emmanuel Macron est désormais en ébullition, même si le président n’a retiré sa confiance à aucun de ses conseillers – du moins officiellement.

Le risque d’être intoxiqué par le pouvoir

Tous les chefs d’État de la Ve République eurent leur part de conseillers fantômes. « Les conseillers politiques nous permettent d’échanger et de tester des idées », souligne un ancien directeur de cabinet à Matignon. Mais dans la course aux idées, ils ont aussi la tentation flatteuse de surenchérir, de « proposer des choses toujours plus originales pour marquer l’histoire de leur cachet », observe Gaspard Gantzer, qui fut conseiller en communication de François Hollande à l’Elysée de 2014 à 2017. « Le premier à prononcer le mot « dissolution », c’est moi, mais après, c’est un travail collectif ! On est obligé d’imaginer quelque chose de « gaullien », car tout est bloqué », dit Pierre Charon dans Le monde.

NOTRE DOSSIER SUR LES LÉGISLATIVES 2024

Les contrefaçons font d’autant plus défaut que le chef de l’Etat a réduit au fil des années le champ de ses consultations. Durant le premier quinquennat, « il n’a pas pris de décision sans la mettre sur la table avec les leaders de la majorité et quelques ministres politiques », raconte un ancien conseiller. Cette fois, « il n’y avait pas de filtre », « ça en dit long sur l’isolement et le confinement du président autour de gens qui lui tendent le miroir ».

Mais de l’avis général, c’est finalement le président seul qui décide et assume la responsabilité. « Mitterrand disait ‘les conseillers n’existent pas’, Macron a adopté cette formule », note-t-on dans son entourage.

Cammile Bussière

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