Wilfrid Hounkpatin condamné pour violences conjugales : « Une dispute qui a dérapé »… Le joueur du CO s’explique et évoque un « mal-être »
Poursuivi pour violences conjugales, Wilfrid Hounkpatin, joueur du Castres Olympique, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans.
Un malaise. C’est ainsi que Wilfrid Hounkpatin explique le « déchaînement de violences », selon le procureur, à l’encontre de sa compagne qui l’a amené à comparaître ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Castres pour des violences conjugales commises le 8 janvier à son domicile.
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« Une dispute qui est devenue incontrôlable, explique le Castrais olympique de 32 ans. La mère de ses trois enfants lui a pris son téléphone portable et a découvert qu’il la trompait. « Je savais qu’il m’avait déjà trompé, je lui avais pardonné, mais je pensais que c’était fini », raconte la jeune femme qui s’est enfermée dans une pièce pour regarder tous les messages prouvant les infidélités de son partenaire. « Je voulais juste prendre mon téléphone et partir », poursuit le colosse d’1,92 m et 130 kg. Mais sa compagne ne veut pas le lui rendre et demande des explications.
« Je me sentais partir » raconte la victime
Hounkpatin enfoncera alors la porte. Et il aurait saisi sa femme à la gorge, l’aurait soulevée et l’aurait jetée sur le sommier à lattes qui s’est brisé. La victime s’est retrouvée au sol. Là, il l’aurait attrapé encore plus fort par le cou. «Je me suis sentie partir», témoigne-t-elle.
Wilfrid Hounkpatin minimise les faits. « Nous n’avons pas vécu la scène de la même manière », dit-il. « Elle était très en colère, elle s’est débattue, m’a giflé et j’ai essayé de la retenir. Je n’ai jamais été violent avec elle. Je suis conscient que je suis fort et qu’elle est très maigre. J’essaie de contrôler ma force. J’ai essayé de le faire. » Je fais de mon mieux. Mais je n’aurais jamais dû entrer dans la pièce. J’aurais dû l’accepter et ne rien faire. Je suis désolé. «
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« Les traces sur la victime et le certificat médical confortent la version de la victime », selon la procureure Claire-Marie de Agostini qui a requis 15 mois de prison avec sursis avec sursis.
« Je ne suis pas macho »
Si elle avoue n’avoir « pas peur » de lui, la jeune femme va toutefois porter plainte. « Je n’avais jamais été confrontée à des violences physiques auparavant », explique-t-elle, ne voulant pas « l’accabler » ni « se venger ». Le couple admet avoir eu des disputes régulières récemment. « On ne se rendait pas compte que ce qui se passait n’était pas très sain », confie la jeune femme qui était « sous emprise économique et psychologique », selon le procureur. Le joueur aurait régulièrement dévalorisé sa femme, lui reprochant des tâches ménagères mal faites ou de ne pas travailler. « Je ne suis pas un machiste. J’ai été élevé par ma mère. Les femmes sont supérieures aux hommes, rétorque le rugbyman. Je n’ai jamais voulu la soumettre, au contraire je voulais son évolution. Mais maintenant je me rends compte que j’étais fermé. » éteint, que j’aurais dû communiquer davantage.
« Le rugby pro, ça te prend, ça te mâche et ça te recrache »
Pour la victime, sa « Volonté » qu’elle a connue à Rouen alors qu’il jouait en Fédérale 1 a changé. « On était bien dans ce petit club. Le rugby ne l’a pas aidé. La grande notoriété qu’il a subitement connue n’a pas arrangé les choses », analyse celui qui réclame 1 euro symbolique de dommages et intérêts. Son avocate, Me Marie Chabbal, parle d’un « tourbillon », « des sirènes d’argent auxquelles il a cédé ».
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Poussé dans ses retranchements par le président Julien Forton, le joueur a suivi une psychothérapie en pleine audience. «Ça fait un moment que ça ne va pas bien, reconnaît le pilier qui aurait fait récemment une tentative de suicide dont il ne souhaitait pas parler. Les gens ont une fausse idée du rugby professionnel. Ils pensent que nous sommes payés une fortune et que nous avons une belle vie. Mais le rugby pro, ça te prend, ça te mâche et ça te recrache. Nous ne sommes que des morceaux de viande. »
« Un mal pour un bien »
Mais il se dit aussi « redevable » au CO. « Mais je dois penser à moi et à mon bien-être. J’apprends à faire la part des choses entre ma vie professionnelle et ma vie familiale», raconte celui qui affirme que le suivi psychologique lui a fait beaucoup de bien. « Cette audience a un effet cathartique » sur son client affirme Me Arnaud Bousquet, son avocat.
Au final, les deux, désormais séparés, reconnaissent enfin que cet épisode était « une bénédiction déguisée ». « Je n’ai pas été un bon conjoint mais je veux continuer à être un bon père », déclare Wilfrid Hounkpatin qui a été condamné à 12 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans avec obligation de bénéficier de soins psychologiques et de suivre une formation. sensibilisation à la violence domestique. Il lui est également interdit de se présenter au domicile de la victime. « Vous avez une grande fragilité », résume le président.