Divertissement

Wei Shujun livre un film sombre et onirique avec « Only the River Flows »

Le réalisateur chinois a créé un thriller à plusieurs niveaux et une satire philosophique qui explore la porosité entre la réalité et les rêves. Poétique.

France Télévisions – Éditorial Culture

Publié


Temps de lecture : 2 min

L'acteur Zhu Yilong dans le film "Seule la rivière coule" par Wei Shujun. (KXKH Films)

Dès les premières images du film Seule la rivière coulePrix ​​du jury au 4e Festival du film policier de Reims, Wei Shujun pose un regard critique sur les rapports entre cinéma et réalité. Dans le sud de la Chine, dans ce qui n’est pas tout à fait une ville, mais plutôt un village, le commissaire de police informe Ma Zhe, son enquêteur en chef, qu’il a une bonne nouvelle pour lui : le gérant du cinéma local ferme la salle en raison de la baisse drastique de fréquentation. « Plus personne ne va au cinéma, on va en faire un prétexte pour les enquêtes. »

Le chef de la police criminelle s’installe donc dans la salle de projection et son équipe sur le plateau. Le lieu est poussiéreux, abandonné. Le pays ne connaît pas encore l’essor actuel. Les bâtiments sont détruits, mais les nouvelles constructions tardent. C’est dans cette transition floue que Wei Shujun situe son récit qui finira par impacter tous les personnages.

Nous sommes en 1995, et il pleut sans arrêt à Banpo. Le meurtre sordide d’une vieille dame réveille les blessures invisibles des habitants. Sur place, la police trouve un sac à main. Qui est la femme aux cheveux longs aperçue par des témoins ? Les spéculations mettent les nerfs à vif. Ondulations de la vie En 2021, le jeune réalisateur chinois, qui a tourné les scènes dans l’ordre chronologique et en 16 mm, s’est lancé dans un thriller sombre et multicouches.

Seule la rivière couleadaptation d’une nouvelle de Yu Hua, propose plusieurs niveaux de lecture et aborde des thématiques variées. Chouchou de Cannes, la quasi-totalité de ses courts et longs métrages ont été sélectionnés sur la Croisette, abordant des sujets sensibles : l’altérité, la tolérance, l’aliénation, la pression de la hiérarchie…

L'acteur Zhu Yilong dans une scène du film "Seule la rivière coule". (Films KXKH)

L’une des originalités du film, au-delà de l’esthétique et de l’intrigue, est sa double narration. On y suit le déroulement de l’enquête, mais aussi la vie familiale de l’inspecteur Ma Zhe. Les deux parties, sans être étroitement liées, interagissent comme par un effet miroir. Avec comme corollaire une perte de repères pour Ma Zhe, mais aussi pour le spectateur. Les frontières entre réalité et rêve deviennent poreuses.

Métaphore entre cinéma et réalité ? Porté par la star chinoise Zhu Yilong, le personnage principal sombre dans une forme d’irréalité à mesure que les meurtres s’accumulent et que sa vie personnelle déraille. Seule la rivière coule s’affranchit des codes du roman policier pour explorer d’autres chemins. Avec bonheur.

Affiche de film

Genre : Tthriller, policier

LANGUES : Chinois avec sous-titres français

La concrétisation : Wei Shujun

Distribution : Zhu Yilong, Zeng Meihuizi, Hou Tianlai

Durée : 1h42

Sortie en salle : 10 juillet 2024

Synopsis: En Chine, dans les années 1990, trois meurtres sont commis dans la petite ville de Banpo. Ma Zhe, le chef de la police criminelle, est chargé de résoudre l’affaire. Un sac à main abandonné au bord d’une rivière et des témoignages de passants désignent plusieurs suspects. Alors que l’affaire piétine, l’inspecteur Ma est confronté aux ténèbres de l’âme humaine et sombre dans le doute…

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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