Washington soutiendra l’Ukraine jusqu’à ce que sa sécurité soit « garantie », déclare Blinken à Kiev – 14/05/2024 à 23h23
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) accueille le secrétaire d’État américain Antony Blinken le 14 mai 2024 à Kiev (POOL / Brendan SMIALOWSKI)
L’Ukraine, actuellement en proie à une offensive russe dans le nord-est et à des coupures d’électricité après des frappes sur ses centrales électriques, bénéficiera du soutien de Washington jusqu’à ce que sa sécurité soit « garantie », a promis mardi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, lors d’une visite surprise. à Kiev.
« Les États-Unis sont à vos côtés depuis le premier jour » et « nous resterons à vos côtés jusqu’à ce que la sécurité, la souveraineté et la capacité de l’Ukraine à choisir sa propre voie soient garanties », a déclaré M. . Blinken dans un discours devant des étudiants de la capitale ukrainienne.
Arrivé dans la matinée, il a assuré lors d’une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky que l’aide militaire américaine était « en route ».
« Certaines choses se sont déjà produites, d’autres se produiront » et « cela fera une réelle différence sur le champ de bataille », a lancé le secrétaire d’État américain.
Dans la soirée, la compagnie publique ukrainienne d’électricité Ukrenergo a annoncé qu’elle était « contrainte de procéder à des coupures d’urgence contrôlées dans toutes les régions », y compris dans la capitale – où 10 % des foyers ont dû être débranchés de l’alimentation électrique. réseau -, suite au bombardement des centrales électriques et à une augmentation de la consommation électrique liée à la baisse des températures.
Les forces russes ont mené ces derniers mois certaines de leurs frappes les plus dévastatrices contre les infrastructures énergétiques en Ukraine, détruisant des installations clés.
– « Trop de temps passe » –
Le président Zelensky a de son côté exhorté les Occidentaux à accélérer les approvisionnements en armes qui font cruellement défaut face à l’offensive terrestre lancée vendredi par Moscou dans le nord-est, après des semaines de bombardements.
Des sauveteurs dans les débris devant un immeuble touché par une frappe, le 14 mai 2024 à Kharkiv, Ukraine (AFP / Roman PILIPEY)
« Nous avons besoin d’une accélération notable des livraisons. Trop de temps s’écoule actuellement entre l’annonce des plans (d’aide) et l’apparition effective des armes sur la ligne de front », a-t-il déploré mardi soir, après ses entretiens avec M. Blinken.
Le nouvel assaut russe a lieu dans la région de Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, située près de la frontière.
Une grève mardi a blessé au moins 20 personnes. Une bombe aérienne guidée a touché un immeuble, a déclaré à l’AFP le chef de la police régionale Serguii Bolvinov.
L’armée russe a de son côté assuré mardi avoir pénétré « en profondeur dans les défenses ukrainiennes » et revendiqué la prise d’un nouveau village dans cette zone, près de la ville de Vovchansk.
M. Zelensky a souligné la nécessité de recevoir davantage de moyens de défense aérienne, exigeant deux batteries de missiles sol-air Patriot pour la région de Kharkiv.
Trois semaines après le déblocage d’un plan de 61 milliards de dollars, les Etats-Unis ont débloqué 1,4 milliard de dollars d’aide militaire pour puiser dans leurs stocks, principalement les systèmes anti-aériens Patriot et NASAMS qui font cruellement défaut au pays. Ukraine, ainsi que des munitions pour l’artillerie.
Mais le flux doit s’intensifier considérablement pour rattraper les mois perdus, d’autant que la Russie a l’initiative sur le terrain, dispose de réserves en hommes et en armes et a mis en place une économie de guerre.
– Situation critique » –
Évacuation de civils dans les environs de Kharkiv, le 13 mai 2024 en Ukraine (AFP/Roman PILIPEY)
A Vovtchansk, la plus grande localité ciblée par l’attaque russe en cours, la situation est « critique », a reconnu mardi le chef de l’administration militaire locale, Tamaz Gambarachvili, évoquant des « bombardements » et des combats constants « aux alentours de la ville ».
Selon l’état-major de l’armée ukrainienne, les Russes ont obtenu des « succès tactiques » et une trentaine de villages sont sous le feu de l’ennemi. Quelque 7 000 personnes ont été évacuées.
Cette opération fait craindre une percée russe face à des troupes ukrainiennes en manque de moyens et qui subissaient déjà de fortes pressions sur les fronts de l’Est et du Sud.
Carte du Nord-Est de l’Ukraine localisant le front dans la région de Kharkiv et les avancées russes du 10 au 13 mai (AFP / Hervé BOUILLY)
Le chef de la sécurité nationale ukrainienne, Oleksandr Lytvynenko, a indiqué à l’AFP que « plus de 30.000 » soldats russes attaquaient dans cette zone mais qu’aucune « menace » ne pesait pour l’instant sur Kharkiv, située à une trentaine de kilomètres des combats.
De son côté, le nouveau ministre russe de la Défense, Andreï Beloussov, a déclaré mardi vouloir remporter la victoire en Ukraine avec « un minimum de pertes humaines ».
De nombreux experts militaires observent que l’armée russe a subi de lourdes pertes depuis le début de la guerre en février 2022, parlant de dizaines de milliers de morts dans ses rangs.