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Washington remet des milliards sur la table pour soutenir la prodution de Samsung aux USA

Le président américain Joe Biden (à gauche) et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol visitent une usine de semi-conducteurs Samsung à Pyeongtaek, près de Séoul, le 20 mai 2022.
Le président américain Joe Biden (à gauche) et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol visitent une usine de semi-conducteurs Samsung à Pyeongtaek, près de Séoul, le 20 mai 2022. (KIM Min-Hee / POOL/AFP/Archives)

Déterminés à réduire leur dépendance aux semi-conducteurs avancés, les Etats-Unis ont annoncé lundi avoir accordé jusqu’à 6,4 milliards de dollars de subventions au géant sud-coréen Samsung pour produire au Texas ces composants essentiels aux nouvelles technologies.

« Le ministère du Commerce et Samsung Electronics ont signé un protocole d’accord préliminaire accordant jusqu’à 6,4 milliards de dollars de financement direct » pour de nouvelles usines, selon un communiqué du ministère.

Samsung devrait investir « plus de 40 milliards de dollars dans la région dans les années à venir » permettant ainsi la « création de plus de 20.000 emplois », a ajouté le ministère.

Des téléphones portables aux voitures électriques, en passant par l’intelligence artificielle et les équipements militaires de précision, les semi-conducteurs sont essentiels.

Les deux principaux fabricants mondiaux de puces mémoire, notamment les puces mémoire à large bande passante (HBM) utilisées par AI, Samsung et SK Hynix, sont basés en Corée du Sud.

Jusqu’à présent, les États-Unis sont très dépendants de l’Asie pour ces composantes, et donc vulnérables en cas de crise géopolitique, notamment dans une région sous haute tension comme celle de Taiwan, île sur laquelle la Chine revendique la souveraineté.

Le « rôle central » du Texas

L’accord conclu avec Samsung va « sceller le rôle central du Texas » dans l’industrie des semi-conducteurs aux Etats-Unis, s’est félicité le président américain Joe Biden dans un communiqué.

« Ces installations soutiendront la production de certaines des puces les plus puissantes au monde, qui sont essentielles pour des technologies telles que l’intelligence artificielle et renforceront la sécurité nationale », ajoute le communiqué.

Usine de semi-conducteurs de Samsung Electronics à Hwaseong, au sud de Séoul, le 19 novembre 2019.
L’usine de semi-conducteurs Samsung Electronics à Hwaseong, au sud de Séoul, le 19 novembre 2019 (Ed JONES / AFP/Archives)

Dans le cadre du dernier accord, Samsung étendra également ses installations existantes au Texas, a indiqué le ministère du Commerce.

Outre cette expansion, « nous allons renforcer l’écosystème local des semi-conducteurs » aux Etats-Unis, selon Kyung Kye-hyun, co-PDG de Samsung Electronics, cité dans le communiqué du ministère américain.

Lundi dernier, le géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC a annoncé la construction d’une troisième usine en Arizona (ouest), portant son investissement total à 65 milliards de dollars.

Cette annonce reposait sur un accord préliminaire avec le ministère du Commerce, lié à une loi majeure sur les investissements technologiques, le « Chips and Science Act ».

Aux termes de l’accord, l’entreprise recevra jusqu’à 6,6 milliards de dollars de financement direct et pourrait bénéficier de 5 milliards de dollars supplémentaires en prêts.

Le « Chips and Science Act », qui date de l’été 2022, prévoit 52,7 milliards de dollars pour relancer la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis, avec l’idée que l’argent public sert de tremplin aux investissements privés.

Fabriqué aux Etats-Unis

Cette loi est emblématique de la stratégie de souveraineté industrielle de Joe Biden, qui briguera un second mandat lors de l’élection présidentielle de novembre.

Le groupe Intel a par exemple récemment annoncé de nouvelles capacités de production dans plusieurs États américains, dont, toujours, l’Arizona, avec une aide américaine de près de 20 milliards de dollars, pour permettre au géant national d’augmenter sa production. dans le pays.

Cette terre aride de l’ouest, où se situe par exemple le Grand Canyon, fait partie de ces États décisifs, ou « swing states », où se jouera l’élection de novembre.

« Nous dépendons d’un très petit nombre d’usines en Asie pour tous nos microprocesseurs les plus sophistiqués. C’est intenable et inacceptable », a déclaré la secrétaire au Commerce Gina Raimondo peu avant cette annonce avant d’ajouter : « Nous devons fabriquer ces puces aux États-Unis. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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