Près de quinze ans après le début de cette saga judiciaire, Julian Assange est enfin libre. Ce mercredi, les États-Unis l’ont accusé d’avoir mis des personnes en « danger » en diffusant des documents confidentiels via WikiLeaks dans les années 2010.
« Les documents publiés fournissent des informations d’identification sur des personnes en contact avec le Département d’État, notamment des dirigeants de l’opposition et des militants des droits de l’homme du monde entier, dont la situation a été mise en danger en raison de leur divulgation publique », a déclaré le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller.
« Cela a également gêné la capacité du personnel américain à établir des relations et à avoir des conversations franches », a-t-il assuré, alors que les révélations montraient notamment que les Etats-Unis espionnaient massivement leurs alliés et que certaines opérations américaines entraînaient la mort d’innocents.
Un héros de la liberté d’expression pour certains
Plus tôt dans la journée, Julian Assange, 52 ans, a été libéré après une audience rapide devant le tribunal fédéral américain de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord. Il est retourné dans son pays d’origine, l’Australie. Aux termes de cet accord, l’ancien informaticien a plaidé coupable d’avoir obtenu et divulgué des informations sur la défense nationale.
La justice américaine le poursuivait pour avoir rendu public depuis 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Julian Assange est considéré par ses partisans comme un héros de la liberté d’expression, mais ses détracteurs l’accusent de divulguer de grandes quantités de documents gouvernementaux sans aucun filtre.
À l’époque, le Département d’État « a dû faire tout son possible pour mettre les gens hors de danger », a encore souligné Matthew Miller, sans pouvoir fournir de détails. Le porte-parole de la diplomatie américaine a refusé de commenter ni l’accord judiciaire lui-même ni les négociations avec l’Australie, notamment celles qui ont permis de résoudre cette saga judiciaire de près de 14 ans.