Wall Street en désarroi, les semi-conducteurs déclenchent une consolidation – 17/07/2024 à 16:21
La salle des marchés de la Bourse de New York (AFP / ANGELA WEISS)
La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé mercredi, avec un ralentissement déclenché par une chute du secteur des semi-conducteurs, secoué par les déclarations de Donald Trump.
Vers 14h10 GMT, le Dow Jones gagnait 0,30%, le Nasdaq reculait de 2,26% et l’indice élargi S&P 500 perdait 1,14%.
« Le marché a été dynamique, avec des records quotidiens, et il est clair qu’il a besoin d’une pause », a observé Peter Cardillo de Spartan Capital.
Mardi, le S&P 500 a atteint son 38e record depuis le début de l’année, tandis que le Dow Jones a atteint un deuxième sommet historique consécutif.
Pour l’analyste, le lot de résultats d’entreprises publiés avant la Bourse n’en est pas la cause, tous les grands noms ayant fait mieux que prévu, notamment Johnson & Johnson (+3,36%), la banque US Bancorp (+3,84%) et le géant de la logistique Prologis (+4,50%).
Patrick O’Hare de Briefing.com a déclaré que Wall Street avait été incité à reculer par plusieurs nouvelles affectant le secteur technologique.
Le fabricant taïwanais de microprocesseurs TSMC, coté à New York, a plongé (-7,23%), suite à la publication d’une interview de Donald Trump dans le magazine Bloomberg Businessweek.
Le candidat républicain à la présidence des États-Unis explique que, selon lui, « Taïwan devrait payer pour être protégé » de la Chine par les États-Unis.
Tous les grands acteurs américains du secteur sous-traitent une partie de leur production à TSMC, premier producteur mondial de semi-conducteurs.
Nvidia (-5,87%), Qualcomm (-6,34%), AMD (-7,42%) et Broadcom (-5,82%) ont donc suivi le même chemin que TSMC, tandis qu’Intel, qui produit une bonne partie de ses propres puces, a été épargné (+5,05%).
De loin le plus gros client de l’entreprise taïwanaise, Apple était lui aussi dans la tourmente (-3,02%). Par ailleurs, selon les chiffres cités par le réseau de recherche CIRP, l’iPhone 15 s’est moins bien vendu au deuxième trimestre que les modèles précédents à ce stade de leur commercialisation.
Les déclarations de Donald Trump ont été complétées par des informations de l’agence Bloomberg selon lesquelles l’administration Biden envisagerait de renforcer encore les restrictions sur les exportations de puces vers la Chine.
Elle s’appuierait ainsi sur une vieille loi qui permet de contrôler les exportations vers des pays tiers d’entreprises basées hors des Etats-Unis à condition qu’elles utilisent des technologies américaines.
La cible serait l’équipementier néerlandais ASML (-10,76%), coté à Amsterdam mais aussi à New York.
Comme lors des séances précédentes, le Dow Jones a fait mieux que le Nasdaq ou le S&P. « Nous avons une rotation en cours », a rappelé Peter Cardillo, les investisseurs modifiant la composition de leurs portefeuilles pour y inclure des valeurs de la vieille économie, notamment des PME.
Outre Johnson & Johnson, le secteur de l’énergie a bénéficié d’autres commentaires tenus par Donald Trump dans la même interview, promettant des mesures favorables à l’industrie en cas d’élection en novembre.
Les compagnies pétrolières Chevron (+1,77%), ExxonMobil (+1,69%) et ConocoPhillips (+1,69%) étaient toutes clairement dans le vert.
Ailleurs en Bourse, la compagnie aérienne à bas coût Spirit Airlines a souffert (-8,54%) après un avertissement sur résultats publié mardi après la clôture de la Bourse. Le groupe s’attend désormais à un chiffre d’affaires au deuxième trimestre inférieur à celui annoncé.
La faiblesse des actions n’a pas profité aux obligations. Le rendement des obligations d’Etat américaines à 2 ans s’est redressé, à 4,46% contre 4,41% la veille à la clôture.
Nasdaq