Wall Street en déroute, le Nasdaq s’effondre, le Dow Jones atteint un record – 17/07/2024 à 22:56
Opérateurs de la Bourse de New York (GETTY IMAGES NORTH AMERICA / SPENCER PLATT)
La Bourse de New York a terminé sur une note mitigée mercredi, les craintes pesant sur le secteur des semi-conducteurs tandis que les actions de la vieille économie continuaient de bénéficier des rotations de portefeuille.
Le Nasdaq a enregistré sa plus forte perte sur une séance depuis 2022 (-2,77%), tandis que le Dow Jones (+0,59%) a signé un troisième record d’affilée et le S&P 500 a chuté de 1,39%.
« Nous avons une hausse ininterrompue » depuis plusieurs semaines, « et une pause semblait appropriée à ce stade », a commenté Angelo Kourkafas d’Edward Jones.
« Il y avait des inquiétudes sur les semi-conducteurs, qui étaient sous pression », explique l’analyste, « et cela a accentué le mouvement de rotation » des portefeuilles, qui a vu les investisseurs diversifier leurs placements après avoir essentiellement misé sur la technologie.
Le secteur des microprocesseurs était en danger après avoir animé le marché new-yorkais pendant plusieurs mois, au point d’atteindre des valorisations très élevées.
Le déclencheur a été Donald Trump, qui a déclaré dans une interview à Bloomberg Businessweek que Taïwan « devrait payer pour être protégé » de la Chine par les États-Unis.
Ces déclarations ont fait trébucher le fabricant taïwanais de microprocesseurs TSMC (-7,98%), coté à New York et fournisseur de tous les grands acteurs américains du secteur, qui lui sous-traitent une partie de leur production.
Nvidia (-6,62%), Qualcomm (-8,61%), AMD (-10,21%) et Broadcom (-7,91%) ont tous chuté ensemble. Intel (+0,35%), qui produit lui-même une bonne partie de ses puces, fait exception.
En une seule journée de bourse, Nvidia a effacé plus de 200 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit plus que la valorisation totale de McDonald’s ou de Disney.
Autre victime de ce séisme : Apple (-2,53%), qui est, de loin, le plus gros client de l’entreprise taïwanaise.
Pour couronner le tout, Bloomberg a rapporté que l’administration Biden envisageait de renforcer encore les restrictions sur les exportations de puces vers la Chine.
Elle s’appuierait ainsi sur une vieille loi qui permet de contrôler les exportations d’entreprises basées hors des Etats-Unis vers des pays tiers, à condition qu’elles utilisent des technologies américaines.
Dans le collimateur notamment, l’équipementier néerlandais ASML (-12,74%), coté à Amsterdam mais aussi à New York.
Le Dow Jones a échappé à cette lame de fond, s’appuyant sur des valeurs plus traditionnelles, de McDonald’s (+1,45%) au conglomérat industriel 3M (+1,29%), en passant par l’assureur santé UnitedHealth (+4,45%).
Plusieurs secteurs ont également bénéficié des attentes d’une élection de Donald Trump à la présidence américaine, en premier lieu celui de l’énergie.
Le promoteur immobilier a souligné dans une interview à Bloomberg Businessweek son intention de soutenir les sociétés pétrolières et gazières pour faire baisser les prix de l’énergie.
ExxonMobil (+1,38%), Chevron (+2,19%) et le gazier Cheniere (+1,62%) ont capitalisé sur ces commentaires.
Quant aux banques, elles ont conservé la dynamique de leurs bons résultats et ont également surfé sur la ligne de Donald Trump, déterminé à déréglementer l’économie.
Ailleurs en Bourse, la compagnie aérienne à bas coûts Spirit Airlines a souffert (-10,76%) après un avertissement sur résultats publié mardi après la clôture de la Bourse. Le groupe s’attend désormais à un chiffre d’affaires au deuxième trimestre inférieur à celui annoncé.
La holding de prêt-à-porter VF Corporation s’envolait (+13,67%) après l’annonce de la vente de la marque de streetwear Supreme au numéro un mondial de l’optique, EssilorLuxottica, pour 1,5 milliard de dollars.
Le laboratoire Eli Lilly recule (-3,82%) après la publication par Genentech, filiale de son concurrent suisse Roche, de résultats jugés encourageants concernant un traitement anti-obésité comparable à Zepbound (Eli Lilly) ou Wegovy (Novo Nordisk).
Sur le marché obligataire, le rendement des obligations d’État américaines à 10 ans est resté inchangé à 4,15 %.
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