Wall Street déroulera le tapis rouge à la star Nvidia mais un mauvais chiffre sur l’inflation des salaires dans la zone euro gâche la fête
La Bourse de Paris n’était pas loin de tomber dans le rouge en milieu de matinée, mais l’effet des bons trimestriels du géant américain Nvidia a permis au Cac 40 de ne pas tordre. La légère amélioration de l’activité des entreprises du secteur privé dans la zone euro est un encouragement pour la reprise de l’économie, mais un indicateur clé de l’inflation des salaires dans la région s’est accéléré, un signal d’alarme pour la BCE, dont la première baisse de taux est attendue. dans exactement deux semaines.
Les salaires négociés ont augmenté de 4,7% au premier trimestre sur un an, a indiqué la Banque centrale européenne. Un chiffre en hausse par rapport aux 4,5% enregistrés trois mois plus tôt et qui égale le record du troisième trimestre 2023. La plupart des économistes avaient anticipé un ralentissement ou une stabilisation. » Nous ne pensons pas que la reprise de la croissance négociée des salaires empêchera la BCE de baisser ses taux en juin, a commenté Jack Allen-Reynolds, chez Capital Economics, mais cela remet en question notre prévision d’un assouplissement en juillet et suggère que le rythme de l’assouplissement au second semestre pourrait être plus lent que prévu. « .
A mi-séance, le Cac 40 gagnait 0,16% à 8.105 points, dans un volume d’affaires de 540 millions d’euros.
Examen réussi pour le champion Nvidia
A New York, les contrats à terme sur le Nasdaq 100 gagnent 0,9%. Le fabricant de puces et coqueluche de l’intelligence artificielle Nvidia gagne près de 7% en avant-Bourse, poussant pour la première fois son titre au-dessus des 1.000 dollars, après un chiffre d’affaires trimestriel plus que triplé sur un an, à 26 milliards de dollars en trois mois. C’est 1,3 milliard de plus que l’estimation moyenne des analystes. Et le groupe californien ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’il table sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 28 milliards de dollars pour le trimestre en cours, ce qui est là encore au-dessus des attentes. Ses actions seront divisées dans un rapport de 10 pour 1.
» Même face à d’énormes attentes, l’entreprise s’est une fois de plus montrée à la hauteur.salue Ryan Detrick, responsable de la stratégie chez Carson Group. Les revenus des centres de données, toujours solides, ont été solides, tandis que les revenus futurs étaient également impressionnants. En résumé, la barre était haute et Nvidia l’a encore franchie. » Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote, souligne cependant que la réaction des marchés boursiers est moins impressionnante qu’on pourrait s’y attendre. Au lendemain de la publication des comptes du quatrième trimestre du groupe en février dernier, le S&P 500 bondissait de 2,11%, ce qui ne devrait pas être le cas aujourd’hui, compte tenu des contrats à terme sur l’indice phare (+0,5%). » Il semble que les investisseurs se soient habitués aux résultats exceptionnels et que même une légère amélioration ne suffise pas à susciter la joie. C’est inquiétant pour les prochaines annonces de résultats de Nvidia, mais prometteur pour l’extension du rallye à d’autres sociétés. », estime l’analyste.
Une hausse des taux discutée au sein de la Fed
Il faut dire aussi que les investisseurs américains digèrent encore le compte-rendu « belliciste » de la réunion de la Fed, qui s’est tenue il y a trois semaines. Ils montrent que les responsables de la banque centrale s’inquiétaient de la persistance des pressions sur les prix et que les déceptions sur l’inflation au premier trimestre ne leur ont pas permis d’affirmer que l’objectif de 2% était en vue. Bien que Jerome Powell ait exclu un nouveau resserrement, les membres du FOMC ont exprimé le désir d’en faire davantage. si les risques d’inflation se matérialisent de telle sorte qu’une telle action devient appropriée « .
Depuis cette réunion, les prix à la consommation en avril ont montré un léger ralentissement, mais les responsables de la banque centrale sont unanimes pour dire que cela est actuellement insuffisant pour s’engager sur une quelconque détente des taux d’intérêt. . Les marchés prévoient entre une et deux baisses de taux d’ici la fin de l’année et ces attentes n’ont pas changé après la publication du procès-verbal.
En termes de valeurs, Unibail-Rodamco-Westfield, très sensible aux taux comme toutes les foncières, a enregistré l’une des plus fortes baisses au sein du Cac 40 (-1%). A l’inverse, STMicroelectronics, emmené par Nvidia, prend plus de 1%. A Amsterdam et Francfort, Infineon, ASM International et ASML gagnent de 1,3% à 3,6%.