Vrai ou faux. L’Union européenne a-t-elle poussé l’Italie à modifier sa politique migratoire ?
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Avant d’arriver au pouvoir en Italie, Giorgia Meloni avait promis de mettre un terme à l’immigration, même légale. Mais après quelques mois à la tête du gouvernement, le Premier ministre a pris la décision de délivrer des centaines de milliers de titres de séjour.
Le gouvernement italien délivrera 452 000 permis de séjour supplémentaires d’ici 2025 et estime les besoins de main d’œuvre du pays à 833 000 travailleurs immigrés supplémentaires. Pour François Bayrou, c’est le signe que la politique migratoire de Giorgia Meloni, comme celle du Rassemblement national, est irréaliste. Mais pour le député RN Laurent Jacobelli, c’est l’Europe qui l’aurait fait céder. « Mme Meloni reçoit des milliards de l’Union européenne, et l’Union européenne peut être un maître chanteur »il a dit.
L’Union européenne oblige-t-elle l’Italie à accueillir des migrants ? C’est faux. Les besoins en main-d’œuvre ont été identifiés par l’Italie elle-même, comme l’indique une décision du Conseil des ministres. Les syndicats et les employeurs réclament davantage de travailleurs dans les secteurs de la plomberie, de la pêche, du tourisme et de l’hôtellerie, sans lien avec l’Union européenne. « C’est une realpolitik rarement affichée publiquement car elle contrevient aux slogans de la campagne électorale », explique Hervé Rayner, maître de conférences à l’Université de Lausanne. Ce revirement de la politique migratoire italienne est donc dû à un accord entre le gouvernement et les organisations patronales, et non à un chantage aux subventions européennes.