Le site Intelligence Online évoque une formation imaginant un déploiement au nord de Kyiv. L’armée explique qu’il s’agissait d’un exercice annuel qui ne se déroulait pas sur « le théâtre ukrainien ». L’auteur de l’article maintient ses informations.
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La France prépare-t-elle déjà la possibilité d’une intervention de ses forces spéciales en Ukraine ? C’est ce que laisse entendre un article du site spécialisé Intelligence Online, publié mercredi 15 janvier, évoquant l’existence d’un entraînement secret à l’automne, baptisé « Persée ». Ce scénario, poursuit la publication, envisageait que les quelque 3.200 participants repousseraient les troupes russes arrivant en Ukraine depuis la Biélorussie, dans un paysage ressemblant à « au coude qu’est-ce que ça fait » le fleuve Dnipro, au nord de Kyiv. A cette occasion, « le manque de fiabilité (…) en termes de confidentialité et de traçabilité » des drones utilisés a été souligné, précise l’article, dans lequel il est également précisé que le lieu de l’entraînement a été tenu secret.
Contactée par franceinfo, l’armée française dément fermement que ses forces spéciales aient participé aux répétitions d’une hypothétique opération extérieure sur le territoire ukrainien. « Il s’agit d’un exercice annuel qui s’est déroulé sous la responsabilité du Commandement des Actions Spéciales Terrestre (Cast) »précise le ministère des Armées à franceinfo. Il ajoute que « Persée » est en fait le nouveau nom de l’exercice traditionnel appelé « Gorgones », qui a lieu chaque année. « sur le territoire national ».
Le Cast regroupe les régiments des forces spéciales de l’armée, ainsi que des centres d’action hybrides. Le thème était d’une grande intensité et « le théâtre ukrainien n’était pas le cadre de l’exercice ». Toutefois, les scénarios retenus «sont enrichis comme toujours des retours d’expérience recueillis sur tous les théâtres de crise». Ce qui n’exclut pas l’introduction de paramètres inspirés de l’actualité.
En juillet dernier, le Cast annonçait dans un communiqué qu’il réaliserait « du 29 septembre au 17 octobre » UN « exercice militaire en Bretagne ». Il fallait pour cela mobiliser toutes les composantes, « avec de petits groupes de militaires à pied, dans des véhicules, avec des hélicoptères, des avions de combat et des drones ». « Certaines séquences se dérouleront de nuit et seront potentiellement bruyantes mais de courte durée »a été évoqué dans ce texte consulté par franceinfo.
Plusieurs titres de la presse régionale ont diffusé cet automne des images d’exercices, comme Actu.fr, qui montrait des militaires hissés au-dessus du barrage de la Rance (Ille-et-Vilaine). Le ministère n’a toutefois pas souhaité confirmer « des détails géographiques sur les endroits où les forces spéciales s’entraînent ». Ces derniers sont en effet protégés par le secret.
« Cet exercice a été organisé au plus près de la réalité, du point de vue du matériel et des moyens mis en œuvre.affirme auprès de franceinfo l’auteur de l’article publié sur Intelligence Online. Ce n’est pas un hasard si le barrage de la Rance a été choisi, car il correspond topographiquement au cours supérieur. du Dniepr. Le service des communications de l’armée, qu’il a contacté, a d’abord semblé surpris par l’évocation du nom de Persée. Et les pays – l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie – figuraient parmi ceux cités au cours de cet exercice, selon ses sources. « Lors de leurs exercices adaptés chaque année, les forces spéciales se préparent opérationnellement »ajoute-t-il. Pour être prêt, au cas où.
L’article d’Intelligence Online a été repris et commenté même dans les médias ukrainiens et parmi les blogueurs russes. L’envoi de troupes dans un pays en guerre est une question extrêmement sensible. « Nous n’excluons aucune option »a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d’un entretien à la BBC fin novembre. Lors d’un dîner à l’Elysée, révélé Le mondeEmmanuel Macron et le Premier ministre du Royaume-Uni, Keir Starmer, ont récemment discuté de la formation d’un « coalition de pays volontaires » déployer des soldats en Ukraine. Mais seulement après la fin des hostilités, afin de fournir des garanties de sécurité à Kyiv. En attendant, il n’est pas prévu d’y déployer des forces spéciales.
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