Voyages aériens et retards des compagnies aériennes : un passager a été remboursé de 2 000 euros, il témoigne
Par
Briac Trébert
Publié le
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Vacances, soleil, détente, voyages à l’étranger…, et, parfois, des retards (importants) dans vos voyages en avion. Si votre vol n’arrive pas à l’heure cet été, n’oubliez pas de Réclamer une indemnité C’est assez simple à faire, mais il faut juste savoir comment.
En fait, si votre vol arrive avec trois heures ou plus en retard par rapport à l’heure d’arrivée prévue, vous pouvez recevoir une somme d’argent. Et il y a même un échelle. Vous pouvez également le faire vous-même rembourser votre billet, si le retard est d’au moins cinq heures et si vous annulez votre voyage.
Bruno, un quadragénaire de la banlieue parisienne, vient de racheter la société Lmnext FR, un célèbre tour-opérateur connu sous le nom de « lastminute.com« , pour un vol Paris-Djerba arrivant avec huit heures de retard sur l’île au large des côtes tunisiennes.
« Au lieu d’arriver vers 15 heures, nous sommes arrivés vers 23 heures. »
Le départ était prévu à 11h45, mais l’avion a finalement décollé à 19h45. « Au lieu d’arriver à Djerba vers 15h et de profiter de la journée, ma famille et moi sommes arrivés, fatigués, vers 23h », raconte Bruno actu.fr.
Nous n’avons même pas pu dîner car nous sommes arrivés après la fermeture des restaurants de l’hôtel, alors que la prestation comprenait la pension complète. Nous n’avons donc pas pu profiter de cette première journée, alors que nous avions réservé un court séjour de six nuits.
Bruno a d’abord tenté de contacter le voyagiste à l’amiable. Sans succès. « Lastminute.com a avancé qu’il n’était qu’un intermédiaire entre moi et les différents fournisseurs de ma réservation », fulmine-t-il.
Il est donc allé au tribunal et a finalement obtenu gain de cause. 2 000 euros pour lui, sa femme et ses trois enfantsdans un jugement rendu le 9 juillet 2024 par le tribunal judiciaire de Paris.
Le voyagiste, « pleinement » responsable
La loi est pourtant très claire. L’article L. 211-16 du Code du tourisme stipule que le voyagiste est responsable « de droit » de l’exécution des prestations touristiques prévues dans son voyage”, que ces prestations soient effectuées par lui-même ou par un tiers.
Le professionnel qui vend un forfait touristique est pleinement responsable de l’exécution des prestations prévues au présent contrat, que ces prestations soient effectuées par lui-même ou par d’autres prestataires de services de voyages, sans préjudice de son droit de recours à l’encontre de ceux-ci.
« La responsabilité objective a été spécifiquement prévue par le législateur pour empêcher les voyagistes de chercher à s’exonérer de leur responsabilité se faisant passer pour un simple « intermédiaire »rappelle le tribunal judiciaire de Paris dans son jugement consulté par actu.fr.
Un retard considéré comme une annulation…
Bref, cet été, si votre vol (quel que soit le voyagiste utilisé) arrive avec au moins trois heures de retard, vous avez droit à une indemnisation comme le prévoit l’article 7 du règlement européen n° 261/2004 du 11 février 2004 – comme si votre vol avait été annulé, ou comme si l’embarquement vous avait été refusé.
Bien que l’hypothèse du simple retard ne soit pas évoquée dans le règlement européen comme justifiant le versement d’une indemnisation, c’est ainsi que la Cour de justice de l’Union européenne interprète le texte.
Pour faire simple, si votre vol arrive avec trois heures ou plus de retard par rapport à l’heure d’arrivée prévue, vous pourriez avoir droit à une indemnisation de :
- 250 euros pour un vol de 1 500 kilomètres ou moins ;
- 400 euros pour un vol de plus de 1 500 km dans l’Union européenne (UE) : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lituanie, Lettonie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Suède ;
- 400 euros pour un vol entre 1 500 et 3 500 km hors UE ;
- 600 euros pour un vol de plus de 3 500 km hors de l’UE ;
…sauf dans des circonstances exceptionnelles, comme la panne de Microsoft
Indemnité qui n’est cependant pas due si le retard est dû à une circonstance exceptionnelle (crise sanitaire, conditions météorologiques, grève des contrôleurs aériens par exemple) ou si vous abandonner à votre voyage.
La panne massive chez Microsoft, par exemple, ce vendredi 19 juillet 2024, est considérée comme une circonstance exceptionnelle.
Vous n’êtes pas non plus éligible si vous avez manqué un vol de correspondance en raison d’un retard aux contrôles de sécurité. Ou si vous n’avez pas respecté l’heure d’embarquement du vol.
D’autre part, vous pouvez également être indemnisé en cas de grève du personnel de l’entreprise. Vous avez cinq ans pour réclamer cette indemnité, ce qui peut se faire avec un lettre recommandée simpledont le modèle est en ligne sur le site officiel de l’administration française.
Si l’entreprise refuse de vous indemniser, comme ce fut le cas pour Bruno, ou si vous estimez que cette indemnisation est insuffisante, vous pouvez porter l’affaire en justice.
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