« Les gens sont toujours surpris qu’une personne aveugle veuille voyager. » Dans une interview à CNN diffusée le 14 septembre, l’Américaine JoAnn Becker évoque sa passion pour les voyages. Aveugle de naissance, la globe-trotteuse a visité plus de 50 pays à ce jour.
« Même si c’est parfois une véritable épreuve, ça en vaut la peine »
« Je suis né aveugle. J’ai voyagé dans 56 pays jusqu’à présent, je crois. Mais ce n’est pas suffisant, je veux aller plus loin. Et la seule chose qui m’en empêche parfois, c’est que souvent les gens (les agences de voyage, ndlr) ne veulent pas qu’une personne aveugle les accompagne dans leur voyage. » Dans une interview avec CNN, JoAnn Becker parle de sa passion pour les voyages et des difficultés qu’elle a rencontrées lors de ses déplacements à travers le monde.
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Habituée à voyager avec son mari, JoAnn Becker a commencé à parcourir le monde seule après sa mort : « Il est arrivé un moment où je me suis dit que si je ne pouvais pas renoncer à découvrir tous ces endroits à visiter dans le monde, il fallait que je trouve le moyen de le faire moi-même. Et même si c’est parfois une véritable épreuve, ça en vaut la peine. »
Pour organiser et préparer ses itinéraires, la voyageuse utilise des cartes transcrites en braille, qu’elle collectionne désormais : « J’aime avoir accès à des cartes. Dans mon cas, il faut plusieurs volumes de braille, car j’ai voyagé dans de nombreux endroits différents. »
Sur CNN, elle revient également sur ses meilleurs souvenirs de voyage : « L’Inde c’était une explosion de tous mes sens : tout ce que je ressentais, tout ce que je touchais, la soie et la cachemire… ». Un voyage en Éthiopie a également eu un impact particulier sur elle : « J’ai fait une randonnée dans les montagnes du Simien. Je ne pouvais pas croire à quel point c’était spectaculaire. Certaines odeurs étaient tout simplement incroyables, l’eucalyptus, le jasmin…Mon Dieu, ça sentait tellement bon.
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JoAnn Becker a souvent dû répondre à des questions de personnes qui ne comprenaient pas toujours son désir de découvrir le monde : « Les gens sont toujours surpris qu’une personne aveugle veuille voyager. C’est pourquoi ils me demandent souvent : « Pourquoi es-tu intéressé à voyager dans d’autres pays ? » Et cette question me choque toujours. » dit le voyageur. « Je suis une personne ordinaire qui veut voyager, et je ne sais pas quand j’arrêterai de voyager. »
Voyager peut s’avérer extrêmement compliqué, voire décourageant, pour les personnes malvoyantes. Selon une étude OpinionWay réalisée en juillet 2022 pour la Fédération française des associations de chiens guides d’aveugles (FFAC), en France, une personne malvoyante sur deux a renoncé à partir en vacances cet été-là.
Avant même de partir, réserver un vol ou un hôtel peut s’avérer extrêmement compliqué : 70 % des personnes interrogées déclarent avoir des difficultés à réserver un billet en ligne ou à réserver un hôtel car 90 % des sites Internet ne fonctionnent pas avec l’assistance vocale, précise L’Humanité. Toujours selon l’enquête de la Ffac, 42 % des personnes déficientes visuelles estiment qu’il est difficile d’accéder aux activités culturelles en vacances et 53 % aux activités physiques.
GrP1
