Un esprit sain réside dans un corps sain. Si l’on parle beaucoup, à juste titre, des dangers de nos smartphones sur notre santé mentale, ses effets sur notre santé physique sont moins étudiés. Mais de la même manière qu’il ne faut pas négliger sa posture lorsqu’on est assis à un bureau, il existe de bonnes et de mauvaises façons de tenir un téléphone.
Selon Lauren Shapiro, professeure de chirurgie orthopédique à l’Université de Californie à San Francisco, les recherches scientifiques ne parviennent pas à établir de lien direct entre les blessures aux mains et l’utilisation intensive du téléphone. Cependant, tenir une tablette ou un smartphone de manière incorrecte contribue souvent à des maladies comme l’arthrite du pouce, le syndrome du canal carpien et la tendinite.
L’important est de conserver une position neutre du poignet, qu’il soit droit ou seulement très légèrement courbé. Sinon, la meilleure façon de tenir un téléphone est aussi… de ne pas le tenir. L’utilisation d’un support (à placer à hauteur des yeux) est particulièrement recommandée lorsque vous vous apprêtez à regarder un film ou une vidéo.
Mais comme c’est souvent le cas, la formule magique consiste à faire des pauses régulières. On peut aussi essayer d’utiliser les fonctions « mains libres » de notre téléphone, comme la commande vocale et le dictaphone. Et si cela ne vous dérange pas, appelez-vous les uns les autres au lieu d’envoyer des centaines de SMS.
Un autre conseil (plus difficile à suivre une fois acheté) de Lauren Shapiro est de s’assurer que son smartphone tient bien dans la main. Si le mal est fait, vous pouvez toujours utiliser un grip qui colle à l’arrière de votre téléphone, mais attention : mettre tout le poids sur un seul doigt ne fait que déplacer le problème.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à contacter un médecin si vous ressentez des douleurs, des picotements, des engourdissements ou des blocages au niveau du bras qui tient le téléphone.
Tenir votre téléphone comme la prunelle de vos yeux
La façon dont on tient son téléphone influe aussi sur nos yeux. En règle générale, la règle est de garder l’écran à 30 centimètres des yeux, et à hauteur des yeux. Là aussi, une pause est indispensable, de préférence toutes les 20 minutes environ. Et ne fixez pas le mur : mieux vaut sortir.
« Vos pupilles se contractent sous la lumière du soleil, explique Raj Maturi, porte-parole de l’Académie américaine d’ophtalmologie. Cela soulage automatiquement la pression sur vos yeux.
Une méthode mnémotechnique consiste à suivre la règle 20-20-20 : faites une pause de 20 secondes toutes les 20 minutes et regardez les objets à au moins 20 pieds de distance (cela fait 20 pieds, mais 20-20-6 n’est pas une méthode mnémotechnique). Cela dit, il n’y a pas de vérité générale ; des pauses plus longues et moins fréquentes fonctionnent aussi, tant que nos iris et nos pupilles se reposent !
Les pauses ont aussi le double avantage de soulager le cerveau. De longues séances devant un écran peuvent provoquer des maux de tête et des migraines. Pour les prévenir, il est conseillé, en plus des pauses, de ne pas rester immobile, de faire attention à la position de son cou, d’ajuster la luminosité en fonction de sa sensibilité et de cligner des yeux, quitte à en avoir conscience.
Le cerveau souffre aussi de notre fâcheuse tendance à emporter notre téléphone au lit, ce qui ronge notre sommeil. Charles Flippen, professeur de neurologie à la faculté de médecine de l’université de Californie à Los Angeles, recommande de passer une heure sans écran avant d’aller dormir. Mais si vous avez vraiment (vraiment ?) besoin d’un dernier scroll pour tomber dans les bras de Morphée, activez au moins les réglages qui réduisent la lumière bleue : cette dernière bloque la production de mélatonine, une hormone du sommeil bien connue des insomniaques.
