Il y a quelques semaines, nous avons pu échanger (à retrouver ici) avec le professeur François Carré, cardiologue, médecin du sport et président du collectif Pour une France en Mouvement. Il nous a appris que «la chaise était un tueur silencieux« , « un « véritable addiction» et que contrairement à ce qu’on pense souvent, rester assis ne nous repose pas !
En effet, un mode de vie sédentaire (c’est-à-dire le temps passé assis dans la journée) est un accélérateur de pathologies métaboliques (obésité, diabète…) et augmente considérablement le risque de maladies cardiovasculaires, de cancers ou encore de développer la maladie d’Alzheimer.
Pire encore, les effets néfastes de la position assise ne sont pas compensés (ou seulement partiellement) par l’activité physique. Toutes les études réalisées à ce jour sont unanimes. Ce que l’on ne sait pas encore, en revanche, c’est le nombre exact d’heures « sédentaires » au-delà desquelles notre santé est affectée. C’est fait avec ça nouvelle étude menée par des équipes de chercheurs anglais et américains, publiée dans le Journal du Collège américain de cardiologie (JACC) le 15 novembre, et présenté lors des sessions scientifiques 2024 duAssociation américaine du cœur. Les scientifiques ont ainsi passé en revue les données recueillies sur plus de 89 000 personnesdes hommes et des femmes (pour 54% du panel) âgés en moyenne de 62 ans. Les données ont été examinées plus de 8 ans.
« Cette étude a examiné la durée de sédentarité pendant laquelle le risque de maladie cardiovasculaire est le plus élevé et a exploré comment le comportement sédentaire et l’activité physique ont un impact combiné sur les risques de fibrillation auriculaire (FA), d’insuffisance cardiaque (IC), d’infarctus du myocarde ( IM) et mortalité par maladie cardiovasculaire », indiquent les chercheurs dans un communiqué diffusé par leCollège américain de cardiologie.
Le nombre exact d’heures passées assis ne doit (surtout) pas dépasser
Les résultats? Il semblerait que le risque de problèmes cardiaques augmente lorsque l’on reste assis (ou allongé d’ailleurs) plus de 10 heures et demie dans la même journée (au travail, dans les transports, dans votre voiture, au cinéma, sur votre canapé… la liste n’est évidemment pas exhaustive). Plus précisément, plus de 10,6 heures !
« 10,6 heures par jour est un seuil potentiellement important lié à une augmentation de l’insuffisance cardiaque et de la mortalité cardiovasculaire», précise le Dr Shaan Khurshid, cardiologue et co-auteur principal de l’étude. « Rester assis ou allongé trop longtemps peut nuire à la santé cardiaque, même chez les personnes actives.»
Comment réduire de 10 % le risque de mortalité cardiovasculaire ?
La bonne nouvelle ? En réduisant 30 minutes seulement En augmentant le temps passé assis (et en augmentant le temps actif, par exemple en marchant), on réduit considérablement le risque de maladies cardiovasculaires.
« L’ajout d’une activité modérée à vigoureuse réduit le risque d’insuffisance cardiaque de 15 % et la mortalité cardiovasculaire de 10 %, et même une activité légère fait une différence en réduisant le risque d’insuffisance cardiaque de 6 % et la mortalité cardiovasculaire de 9 %», explique Charles Eaton, directeur du département de médecine d’une université américaine. Il suffit donc de se lever plus souvent, de faire quelques pas, de s’étirer, de troquer le canapé ou le fauteuil contre un peu de ménage, de bricolage ou toute autre activité permanente pour réduire considérablement le risque de crise cardiaque et d’insuffisance cardiaque.
