Vous détestez votre travail, mais vous restez ? Vous êtes peut-être touché par le « resenteeism »
« Resentéisme » est un nouveau terme lancé par la société américaine RotaCloud.
Il s’agit de salariés frustrés par leur travail, mais qui ne l’abandonnent pas.
Ce sentiment de pré-burn-out peut être aussi dangereux pour l’employeur que pour le salarié.
Après un arrêt de travail discret, qui désigne une forme de résignation silencieuse, le ressentiment trouble le cœur des salariés. Ce nouveau terme entre dans le vocabulaire du monde du travail et représente ceux qui conservent leur poste par dépit, faute d’options, alors que certains de leurs collègues ont osé démissionner pour vivre de leurs passions. Basé sur le verbe « être en colère » en anglais, qui se traduit par « blâmer quelqu’un ou quelque chose », ce mot aurait été inventé par le fournisseur de logiciels de gestion du personnel RotaCloud. Après une vague de démissions massives, l’entreprise américaine a cherché à caractériser le sentiment d’insatisfaction des salariés restés à leur poste.
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Que vivent réellement les salariés touchés par le ressentiment ?
Néologisme désormais couramment utilisé dans la presse américaine dont le magazine économique Fortune, le ressentiment fait référence aux employés frustrés par leur travail. S’ils arrivent à l’heure et font leur travail du mieux qu’ils peuvent, ils n’apprécient plus cette tâche. Ces salariés ne peuvent pas démissionner pour des raisons personnelles, économiques, d’âge ou simplement par crainte de se retrouver sans salaire.
Contrairement aux démissions discrètes, ces travailleurs insatisfaits proclament haut et fort à quel point ils détestent leur travail et leurs conditions de travail. « Les salariés qui se sentent dévalorisés, sous-estimés et inquiets pour leur avenir ne seront jamais heureux dans leur travail » souligne Pam Hinds, responsable du personnel chez RotaCloud. Ils peuvent répandre une très mauvaise ambiance au sein des équipes et cherchent souvent à convaincre les autres collaborateurs du « nullité » de leur position.
Comment sortir du ressentiment, que l’on soit salarié ou employeur ?
Le ressentiment, qui touche 20 millions d’Américains et concerne une trentaine de pays, dont la France selon RotaCloud, peut s’avérer dangereux pour les employeurs. Ce sentiment de frustration ressenti par leurs salariés doit être identifié le plus rapidement possible pour trouver des solutions adéquates, comme une amélioration des conditions de travail, de leur salaire ou le passage à la semaine de quatre jours. Expérimenté dans plusieurs entreprises, il a fait ses preuves en termes de productivité, mais aussi de motivation des collaborateurs.
Si vous êtes salarié et que vous vous sentez concerné par le ressentiment, plusieurs options s’offrent à vous : en parler avec votre manager et discuter de vos potentielles envies au sein de l’entreprise ou de votre envie de partir. Si vous êtes totalement désintéressé de votre travail et de l’entreprise qui vous embauche, vous pouvez vous renseigner sur la formation à suivre via votre compte CPF ou un autre organisme. Il est également possible de postuler ailleurs avant d’informer votre employeur de votre volonté de quitter l’entreprise.